Depuis quelques semaines, Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise à l'élection présidentielle, a le vent en poupe, notamment dans les sondages. Certains d'entre eux le placent en troisième position, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, mais surtout devant François Fillon. L'ancien président du parti de Gauche s'approche désormais de la barre symbolique des 20% d'intentions de vote.
Ses soutiens y voient surtout une possibilité de rejoindre les deux premiers dans les enquêtes d'opinion, et une chance d'accéder au second tour où il affronterait, soit le leader du mouvement En Marche, soit la présidente du Front National.
En meeting ce mercredi au Grand Palais de Lille, Jean-Luc Mélenchon a réuni environ 25.000 personnes, à qui il a professé de nombreuses critiques à l'égard de ses trois principaux adversaires : Emmanuel Macron, Marine Le Pen et François Fillon : "Si vous élisez ces trois-là, vous allez cracher du sang", a-t-il déclaré, en comparant leurs trois programmes économiques à "l’ubérisation généralisée", ou encore au "Moyen-Âge".
L'ancien sénateur socialiste fustige la politique de l'offre, qu'il résume en une phrase : “Accumule tant et plus, profite et tais-toi !”. Il y préfère une politique de la demande, afin que nos productions soient recentrées sur nos besoins indispensables. Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon déplore l'absence de réel programme écologique dans les projets de ses adversaires, car aucun ne propose la sortie totale du nucléaire, l'une des propositions phares de la France Insoumise.
Socialiste oui, communiste non
A Lille, le leader de gauche a également répondu à E. Macron et F. Fllon qui, derrière sa candidature, voient le spectre du parti Communiste "Je n’ai jamais été membre du parti Communiste", se défend JL Mélenchon, tout en admettant paradoxalement que de nombreux militants du PCF participent à sa campagne.
Il fustige également nominativement Emmanuel Macron, ce dernier n'ayant pas ménagé ses critiques sur l'âge de l'ancien sénateur et actuel député européen la veille à Besançon : "Oui, en effet. La différence d’âge n’est pas un argument pour se mépriser", lui répond Jean-Luc Mélenchon.
Le candidat de la France Insoumise, qui aimerait se retrouver face à Marine Le Pen au second tour, a ensuite lancé toutes ses cartouches contre l'ancien ministre de l'Economie, en rappelant à ses sympathisants qu'en 2008, lui-même avait rendu sa carte du parti Socialiste pour créer le parti de Gauche, dans le but de "rester fidèle à mon idéal et reprendre mon combat", pendant qu'Emmanuel Macron quittait le PS, mais pour...
la banque Rotschild.
Une popularité au sommet
Par ailleurs, outre des sondages élevés, Jean-Luc Mélenchon peut compter sur une très belle côte de popularité : 68% des français en ont une opinion favorable, soit une hausse de 22 points en un mois, ce qui le place en tête du classement mensuel Ifop-Paris Match. De son côté, Emmanuel Macron est troisième, avec 55%, juste derrière Alain Juppé qui reste deuxième à 60%. Tous les autres candidats à l'élection présidentielle sont derrière. Marine Le Pen chute à la 27ème place (32%), et François Fillon est 37ème, à 27%.
Benoît Hamon est 8ème à 48%, pendant que Nicolas Dupon-Aignan grimpe à la 15ème place (41%). Notons que 50 personnalités politiques ont été soumises au panel de sondés, et que tous les candidats à l'élection présidentielle, dont les moins connus comme François Asselineau, n'étaient pas dans la liste. Ces côtes de popularité ne représentent donc en rien les intentions de vote du 23 Avril prochain.