Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis d'amplifier la mesure du CICE - un crédit d'impôts en baisses de charges, donné à toutes les entreprises - en continuant de faire baisser les charges qui pèsent sur les salariés dans les entreprises. Néanmoins, cette recette en moins pour l'Etat doit bien être trouvée ailleurs : ainsi, le Président de la République avait assuré qu'il comblerait la baisse des charges par l'augmentation de la CSG, c'est-à-dire la contribution sociale généralisée. Le problème, c'est que dans cette histoire, il y a des gagnants et des perdants.

Les retraités seront les grands perdants

Actuellement, plus de 40 milliards d'euros sont offerts aux entreprises en baisses de charges. Or, Emmanuel Macron veut poursuivre cette dynamique en offrant 22 milliards d'euros supplémentaires aux entreprises. Ainsi, la CSG risquerait d'augmenter jusqu'à 22 milliards d'euros supplémentaires, soit 1.7%. Parmi les 14 millions de retraités en France, 8 millions seront affectés. Dès 1200€ mensuels de retraite, pour un retraité seul, et 1800€ mensuels de retraite pour un couple de retraités, le foyer devra payer cette CSG augmentée de 25 euros par mois. De plus, les salariés, fonctionnaires et indépendants seront également concernés par cette hausse de la CSG, mais seuls les salariés gagneront en pouvoir d'achat.

Les salariés vivront mieux

Cette catégorie socio-professionnelle verra sa CSG augmenter de 1.7%, mais en même temps ses impôts en cotisations salariales baisser. En effet, les cotisations chômage et maladie devraient baisser, pour elle, de 3.15%. De ce fait, malgré une hausse de la CSG pour les salariés, contrairement aux retraités, ils ne perdront pas en pouvoir d'achat : les salariés sont gagnants dans cette affaire, car leur pouvoir d'achat augmentera de 1.7% net.

Cette augmentation du pouvoir d'achat reviendra, pour une personne au SMIC, à une augmentation de 250€ par an. Bien entendu, plus l'employé gagne en revenus, plus l'augmentation de son pouvoir d'achat sera importante. Autrement dit, les actifs s'enrichiront suivant leurs salaires.

Critique unanime

A droite comme à gauche, on se plaint de cette mesure de hausse de la CSG en pointant du doigt les perdants : les retraités qui perdront encore une fois en pouvoir d'achat, alors qu'ils peinaient déjà à joindre les deux bouts.

Le sénateur-maire LR de Troyes, François Baroin, ne cesse de s'en prendre à cette proposition présidentielle en évoquant le sort des retraités, des fonctionnaires et des professionnels libéraux. Quant à Jean-Luc Mélenchon, pour sa part, il a une pensée pour les retraités, dont il regrette que, comme en Grèce, ils soient les premières victimes de mesures libérales imputées à l'Union européenne. Ainsi, il voit avant tout cette hausse de la CSG comme " une ponction de 20 milliards sur l'économie." Le PS s'en est également pris à cette mesure pour les mêmes raisons, l'utilisant comme argument de campagne dans la course des législatives, afin de dissuader les électeurs de voter pour des candidats En Marche !

dans leur circonscription.

Compromis sur la hausse de la CSG

Le gouvernement a promis de réfléchir, pour les actifs qui ne bénéficieraient pas d'augmentation du pouvoir d'achat avec cette mesure (les indépendants et les fonctionnaires), aux moyens nécessaires à l'augmentation, d'une autre manière, de leur pouvoir d'achat.