Une semaine après sa victoire au second tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron est officiellement investi en tant que Président de la République. La matinée a été l'occasion d'une mise en scène presque monarchique avec une image très maîtrisée. Les commentateurs se sont succédés sur les plateaux de télévision pour faire part de leur interprétation de cet événement, que le nouveau président entend comme un renouvellement sans précédent de la vie politique française. Pour sa part, François Hollande s'est immédiatement rendu, dès sa sortie du palais présidentiel, au siège du PS rue de Solférino, où il est attendu par les membres de son parti - comme l'avait fait François Mitterrand.
Des personnalités de droite et de gauche conviées
Avant l'arrivée d'Emmanuel Macron à 10 heures, les élus se sont succédés sur le tapis rouge pour remplir la file des invités politiques. Ainsi, on a pu voir des personnalités telles que François Bayrou, Laurent Fabius, Bernard Cazeneuve, Claude Bartolone, mais aussi des personnalités de droite telles que Valérie Pécresse, Gérard Larcher ou Nathalie Kosciusko-Morizet. La présence du président de l'Assemblée nationale et de celui du Sénat est normale pour représenter le pouvoir législatif, mais celle de la présidente du groupe républicain au conseil municipal de Paris et de la présidente du conseil régional d'Île-de-France était inattendue. Sans doute un indice de rapprochement de certains de ces élus de droite convaincus par la nécessité d'une intelligence collective au service du pays.
Premier rendez-vous du nouveau Président à Berlin
Une rencontre a été décidée avant même la passation des pouvoirs par l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron : dès lundi, le nouveau Président de la République se rendra à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel. C'est un message fort adressé à l'Union européenne, qui montre qu'elle est la priorité du Président de la République, ne serait-ce que dans son calendrier.
Les institutions européennes n'ont plus de soucis à se faire sur l'attitude de la France vis-à-vis d'elles.
La nomination d'un nouveau gouvernement
Pour l'instant, nul ne sait si ce sera ce soir ou demain que le nouveau Président de la République nominera son Premier ministre. Cette question, qui a été débattue pendant une semaine depuis l'élection d'Emmanuel Macron dimanche dernier, devrait être tranchée sous peu.
Ce sera le futur Premier ministre, qu'il soit de droite, de gauche, ou du centre, qui proposera un gouvernement au Président de la République. Ce gouvernement devrait perdurer pendant 5 ans s'il ne rencontre aucun obstacle, à commencer par les résultats des élections législatives des 11 et 18 juin. Si un parti d'opposition parvenait à lui imposer une cohabitation, il serait contraint de changer de Premier ministre et de gouvernement, auquel cas celui qui sera désigné ce soir ou demain ne le sera que pour un mois.
Les prédécesseurs de Macron salués
Lors de son discours d'investiture, Emmanuel Macron a salué le travail des précédents Présidents de la République, à commencer par Général de Gaulle, jusqu'à François Hollande.
Il a rappelé l'importance du premier président dans la constitution de la Vè République et la réforme des institutions de la IVè. Il a aussi soulevé le talent de Georges Pompidou, qui avait su relancer l'industrie française et mettre la culture à l'honneur. En arrivant à Nicolas Sarkozy, il a souligné son courage face à la crise économique sans précédent de 2008, et a rendu honneur à François Hollande pour son engagement écologique avec la COP21.