A quelques jours du premier tour des élections législatives, les partis politiques français sont sur le qui-vive. Le parti Socialiste et Les Républicains craignent notamment d'obtenir de faibles scores, comme le résultat des votes dans les circonscriptions des Français de l'étranger - qui ont voté dimanche dernier - semble le montrer. En effet, sur onze zones de vote à travers la planète, les candidats de La République en Marche sont arrivés en tête dans dix circonscriptions, dépassant même souvent la barre des 50% des voix. Mais l'abstention massive d'environ 80% ne permet à aucun candidat d'atteindre le seuil de 25% des inscrits, obligatoire pour être élu ; aucun député des Français de l'étranger n'a donc été désigné, et un second tour sera organisé les 17 et 18 Juin.
Les socialistes crient au danger du pouvoir unique
Ce jeudi matin, le premier Secrétaire du parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, était l'invité de RTL à qui il a confié ses craintes d'une vague macroniste que les sondages et les premiers résultats à l'étranger confirment : "Trop de pouvoir tue le pouvoir", estime-t-il, prédisant une absence d'opposition dans la future Assemblée Nationale. Il ajoute : "Un seul homme, c’est le retour à 1958-1962" avec le général De Gaulle. M. Cambadélis préférerait qu'Emmanuel Macron s'appuie sur les forces politiques qui ont participé à son élection en appelant à voter pour lui le 7 Mai dernier.
Pendant que les syndicats - la CGT en tête - commencent à hausser le ton au sujet de la future réforme du Code du Travail, chez Les Républicains, l'heure est au bilan de la campagne présidentielle calamiteuse de François Fillon.
Pour Xavier Bertrand, président de la région Hauts de France, les personnalités de son camp doivent cesser de soutenir, dans certaines circonscriptions, les candidats de La République en Marche : "Moi-même j’ai d’anciens collaborateurs qui sont candidats pour En marche !, et je ne les soutiens pas", déclarait-il ce matin sur Europe 1.
Un message à peine caché destiné à Alain Juppé, qui a appelé à voter pour une candidate d'Emmanuel Macron dans les Yvelines, contre l'ancien candidat de la primaire Jean-Frédéric Poisson, pourtant officiellement investi par Les Républicains.
Les Républicains comptent des défections
Parallèlement, le parti de droite compte, depuis ce matin, un départ supplémentaire en la personne de Frédéric Lefebvre, en ballotage très défavorable dans le première circonscription des Français de l'étranger (Amérique du Nord).
Ce dernier n'a recueilli que 14,53% des voix, contre 57,53% pour le candidat soutenu par Emmanuel Macron. M. Lefebvre qualifie son départ de douloureux, mais libérateur. Il regrette de devoir quitter certains de ses amis, militants de base du parti, mais il ne voit que cette solution : "Je ne supportais plus que ces gens – un quarteron de généraux sectaires qui est à la tête des Républicains – parlent en mon nom", déplore-t-il sur France Info.
Mais Frédéric Lefebvre ne restera visiblement pas longtemps orphelin politique, puisqu'il a déclaré qu'il avait voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour de l'élection présidentielle. Il regrette surtout la droitisation des Républicains depuis 2012 et l'arrivée de Patrick Buisson dans l'entourage de Nicolas Sarkozy.
Cette nouvelle ligne politique a entraîné le départ de nombreux centristes qui sont désormais de fervents supporters du nouveau président élu le 7 Mai dernier.
Le 18 Juin au soir, nous connaîtrons donc le nouveau rapport de force politique qui régira normalement les cinq années du quinquennat d'Emmanuel Macron.