Ce jeudi, Edouard Philippe était l'invité spécial de L'Emission Politique, présentée par Léa Salamé sur France 2. De nombreux sujets ont été abordés par le Premier ministre, venu faire le bilan de l'action de son gouvernement depuis le mois de Mai dernier dans un contexte de rentrée sociale animée et l'organisation de nombreuses manifestations. La séquence la plus attendue de la soirée a été le débat entre Edouard Philippe et Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône et leader d'opposition de la France Insoumise. Même si on s'attendait à un échange beaucoup plus musclé, les piques ont été nombreuses.
Dès son arrivée sur le plateau, Jean-Luc Mélenchon a invectivé le premier Ministre sur l'augmentation du sentiment de souffrance au sein de la population française. Sans parler des conséquences de la réforme décriée du Code du Travail, ni de celles de la baisse du budget de quatre milliards d'Euros en 2018, on comptabilise, pour le moment, "9 millions de pauvres" dans notre pays. Un chiffre qui est donc destiné à augmenter selon le patron de la France Insoumise. Edouard Philippe lui a alors répondu que son gouvernement avait hérité en Mai dernier "d'une situation où la France va mal", avec l'objectif de relancer le développement de notre pays et d'augmenter, in fine, le pouvoir d'achat des Français.
En revanche, il réfute l'idée de "coup d'état social" dont l'accuse son adversaire depuis plusieurs semaines.
Edouard Philippe se défend face à Jean-Luc Mélenchon
Pour sa défense, le Premier ministre annonce également sa volonté de "réparer" une France qui va mal. Outre le fond des propos, il estime que la forme a aussi son importance face à la situation de "violence" du monde d'aujourd'hui.
Mais face à lui, le député des Bouches-du-Rhône poursuit sa liste de reproches sur le terrain de l'écologie en demandant à Edouard Philippe comment il compte fermer dix-sept réacteurs nucléaires d'ici 2022, comme promis. Réponse de ce dernier : certains réacteurs seront effectivement fermés, et la décision sera prise par l'autorité nationale de sûreté nucléaire.
Les autres thèmes abordés
Avant et après son débat avec Jean-Luc Mélenchon, Edouard Philippe a été interrogé sur de nombreux thèmes, comme celui de la PMA (Procréation Médicalement Assistée), qu'Emmanuel Macron a promis d'étendre à toutes les femmes. Le Premier ministre, qui a toujours montré son désaccord sur le sujet, affirme aujourd'hui avoir changé d'avis.
Concernant la construction d'un aéroport en Loire-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, le chef du gouvernement déclare avoir également évolué sur cette question. Tout en se refusant de donner clairement son avis, il renvoie à la mission confiée à trois médiateurs désignés par Emmanuel Macron. Ce sont les résultats de cette médiation qui influeront sur la décision finale du gouvernement.
Edouard Philippe a ensuite réagi à la colère des maires qui protestent contre la suppression progressive des contrats aidés. Il estime que le bilan de cette opération, lancée au cours du quinquennat de François Hollande, est faible, et s'engage à "faire en sorte que derrière un contrat aidé, il y ait une formation".
Enfin, au sujet de la dette publique, le Premier ministre a répondu aux questions de l'ancien ministre de l'Economie Thierry Breton, et a déploré le "laxisme" des deux précédents quinquennats, celui de François Hollande et celui de Nicolas Sarkozy. Il indique vouloir endiguer le chiffre de la dette en diminuant certains postes de dépenses, comme les dotations versées aux collectivités locales, et en préservant l'investissement.