François de Rugy est bien déterminé à moraliser le comportement des députés à l’Assemblée nationale. Dans un entretien au Parisien, mercredi, le président de l’Assemblée nationale a déclaré qu’il était prêt à lever l’immunité parlementaire des députés accusés de Harcèlement sexuel.

L’affaire Weinstein a ébranlé la classe politique française. Pas uniquement parce que la polémique qui en est née à révéler les défaillances juridiques pour punir harceleurs et agresseurs sexuel. Mais surtout parce que suite à l’émergence du hashtag #BalanceTonPorc, de nombreuses femmes ont témoigné des actes de harcèlement et d’agression sexuelle qu’elles ont subi.

Des députés accusés de harcèlement sexuel

Et parmi elles, de nombreuses personnalités politiques. Des assistantes parlementaires, des collaboratrices, qui n’ont pas hésité à pointer du doigt les personnalités de premier plan qui auraient eu des comportements déplacés.

Jean Lassalle, Gilbert Cuzou, Pierre Joxe ou encore Christophe Arendt ont tous été accusés ces derniers jours de comportements déplacés de la part d’anciennes collaboratrices. Certaines plaintes ont été déposées et dans l’esprit d’aider la justice à punir ces gestes inappropriés, François de Rugy a donc déclaré qu’il pourrait lever l’immunité parlementaire de ces députés en cas de besoin.

Si jamais un député voulait utiliser son immunité parlementaire pour refuser de répondre à la justice ou faire obstacle au bon fonctionnement la justice, je plaiderais pour que l’immunité parlementaire soit levée.

François de Rugy rappelle qu'il existe des recours

Il a également rappelé qu’une “référente” travaille spécialement sur ces questions à l’Assemblée nationale afin de guider les victimes dans leurs démarches judiciaires. En effet, la polémique autour de l’affaire Weinstein a révélé qu’il était difficile pour les victimes de harcèlement sexuel et d’agression de porter plainte car ces actes ne peuvent être prouvés.

François de Rugy se veut pourtant prudent. Il n’est pas question de mettre tous les députés dans le même sac. “Je ne veux pas que l’on dise que tous les députés sont des harceleurs en puissance” a-t-il ajouté.

Le président de l’Assemblée a ainsi tenté de faire taire les rumeurs au sujet d’une supposée liste noire des députés harceleurs qui circulait entre collaboratrice. Cette rumeur est née après les déclarations de Marine Tondelier qui affirmait selon LCI :”Il y avait une blacklist des mecs avec qui il ne fallait pas trop prendre de risques”.