Gérard Filoche aurait dû tourner sept fois ses doigts dans ses poches avant de publier son Tweet. Ce dernier est un photomontage, qui a été par ailleurs posté plus tôt dans l'année sur le site Égalité et Réconciliation dont le leader, Alain Soral, est poursuivi en justice par la LICRA qui s'est constituée partie civile. On y voit Emmanuel Macron dominant la Terre avec les bras en l'air, un brassard rouge avec le symbole du dollar au centre semblable à ceux des nazis, il est entouré des formes spectrales de Jacques Attali, Patrick Drahi et Jacob Rothschild, le drapeau des États-Unis couvre la moitié gauche tandis que celui d'Israël la moitié droite.

G. Filoche a écrit en titre : "un sale type, les Français vont le savoir tous ensemble bientôt".

Paranoïa ou assassinat politique ?

La question mérite d'être posée, car le parti socialiste a annoncé derechef sa volonté de radier Gérard Filoche sans attendre la défense de l'accusé. Venant d'Alain Soral qui a toujours été ouvertement antisémite, ou antisioniste (mot couramment utilisé qui tourne plus dans l'antijudaïsme que dans la réelle lutte contre les sionistes), le caractère antisémite attribué à ce montage par son auteur ne fait aucun doute. Mais pour Gérard Filoche, dont les proches scandent son innocence à ceux qui veulent bien l'entendre, cet acharnement est totalement disproportionné et irraisonné qui plus est.

Il justifiera par la suite :

"J'ai retiré ce message et je me suis excusé, c'était une connerie. Où est le problème ? À vrai dire ce n'est même pas moi qui l'ai posté, mais je l'assume. On n'avait pas remarqué le second plan. Dès que mon attention a été portée là-dessus, quand on m'a averti, on l'a enlevé. Mais la team Macron s'était mis en route là-dessus, avec l'aile droite du PS.

(...)

Je comprends, bien sûr, que cela puisse choquer. C'est pour ça que je me suis excusé sans ambiguïté. Oui, le tweet n’aurait pas dû être posté, et ce ne sont pas des excuses à mi-voix que je fais. Que faire de plus ? C'était Macron, et lui seul, qui était visé".

Son intention, ou celle de la personne qui l'a posté pour lui, semble plus pencher de la contestation envers un Macron souvent surnommé le "président des riches" que dans l'accusation d'une main mise juive dont le président français représenterait les intérêts et serait manipuler par elle.

La photo met en avant un chef d'État perverti par l'argent et agissant uniquement pour ses propres intérêts au lieu de ceux de son pays.

On y voit la dénonciation de certaines personnalités qui ont contribué à la catastrophe économique et sociale qui frappe la France depuis les années 1980. Jacques Attali par exemple, qui a été conseiller spécial de François Mitterrand puis maintes fois conseiller en matière de politique économique et sociale des présidents suivants. Il a par ailleurs était un des fervents soutiens d'Emmanuel Macron. Patrick Drahi, patron du groupe Altice (Numéricable/SFR/SFR Médias), a récemment acquis SFR grâce à Emmanuel Macron quand il était ministre de l'Économie, alors qu'Arnaud Montebourg avait bloqué ce projet de peur qu'il entraine une gigantesque évasion fiscale.

Il l'avait en effet épinglé en tant que patron de Numéricable détenant une holding au Luxembourg et résidant en Suisse. Il lui a déclaré qu'il accepterait son rachat de SFR uniquement s'il rapatriait ses possessions à Paris. Son successeur Macron a mis un terme à cette opposition en cédant SFR à Drahi. Dans les 6 mois après le rachat, ce sont plus de cinq mille postes qui ont été supprimés et la valeur du groupe de Drahi a plus que doublé, rapportant plus de 14 milliards d’euros à ses actionnaires. Ce dernier, pour remercier Macron, a utilisé les médias en sa possession (BFM TV, RMC, L'Express et Libération) pour le soutenir activement durant la campagne présidentielle. Jacob Rotschild représente la connivence d'Emmanuel Macron avec le système bancaire, signifiant qu'il est plus proche de l'intérêt des banquiers que de celui de son peuple.

C'est pourquoi nous devons mettre l'image en rapport avec celui qui l'utilise ainsi que ses réelles intentions et non tomber dans l'hystérie collective aussitôt instrumentalisée par les partis socialiste et La république en Marche, qui d'ailleurs savait très bien qu'en appuyant sur l'antisémitisme, il détruirait la carrière politique et l'image publique de celui qui venait de le critiquer ouvertement. Tout ceci relève également un autre débat, celui de mettre en avant l'origine ethnique ou la confession religieuse plutôt que de traiter de l'humain et de ses actes. De ce fait, cette affaire révèle un assassinat politique des deux partis PS et LREM qui s'appuient sur la paranoïa des associations anti racistes pour commettre leurs méfaits. Ils en sortent ainsi grandit car, en voulant éliminer Gérard Filoche de la scène politique, ils se donnent une image de protecteurs de la bonne conscience.