La taxe d’habitation vouée à disparaître ? C’est ce qu’envisage le gouvernement selon les informations du Parisien. Après avoir opérer la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages français, durant les trois prochaines années, l’exécutif pourrait envisager de la supprimer purement et simplement. Cependant, à Bercy, on indique que le calendrier n’est pas encore fixé.

Selon Le Parisien, à Bercy, la suppression totale de la taxe d’habitation serait la suite logique du chemin emprunté par le gouvernement d’Edouard Philippe. Dans trois ans, 80% des ménages français, en théorie les plus pauvres, seront exonérés de cette taxe.

Dans certaines communes cela se traduit par une énorme perte de gain puisque plus de 100 communes ne percevront plus du tout la taxe. Dans d’autres communes, cela conduit à des situations invraisemblables où seul un ménage sera contraint de financer la politique de sa ville.

Taxe d'habitation au coeur de la polémique

Cette suppression fait d’ailleurs partie des raisons de la colère des maires de France exprimée cette semaine alors qu’ils sont réunis à Paris en congrès. D’autant qu’Emmanuel Macron semble insensible à leur malaise. La suppression de la taxe d’habitation s’ajoute en plus de la baisse des dotations d’Etat, ce qui pousse nombre de communes dans l’impasse. Sans aucune trace d’une compensation financière, les maires sont déconcertés.

Mais dans les rangs de l’exécutif et dans l’hémicycle, la priorité c’est de concevoir cette suppression. Première difficulté : l’égalité républicaine. En effet, dans les rangs LR, on s’insurge que 20% des Français soient encore soumis à la taxe d’habitation. Le gouvernement pourrait donc envisager d’annoncer très rapidement la suppression de la taxe d’habitation afin de contrer l’opposition.

Une perte de gain trop importante pour Bruxelles

Pourtant, cette perte de gain de 10 à 12 milliards d’euros ne peut pas s’étendre au-delà des 80% introduits dans le projet de loi de finance. En effet, Bruxelles pointe déjà du doigt le budget déficitaire d’Emmanuel Macron.

Trop de cadeaux, en partie pour les plus riches, cela signifie une balance économique en équilibre précaire.

Bruxelles souligne ainsi que le budget voté en France pourrait dépasser de très loin les objectifs imposés par les traités européens. La commission européenne rappelle que la France se trouve toujours parmi les mauvais élèves de l’Union, notamment à cause d’un taux de déficit trop élevé. Edouard Philippe table sur 2,6% du PIB pour 2018. Ce qui est loin du 1,1% de moyenne de la zone euro.