C'est devant 200 représentants d'associations, hommes politiques et magistrats français qu'Emmanuel Macron a annoncé, samedi 25 novembre 2017 à l'Élysée, la proclamation de l'égalité homme-femme "grande cause du quinquennat". Le président de la République n'a pas choisi cette date au hasard, puisque qu'elle correspond à la journée annuelle de lutte contre les Violences faites aux femmes. Une journée qui, cette année, résonne plus que jamais après les scandales de harcèlements qui ont éclaté au grand jour, notamment aux États-Unis ces derniers mois, avec l'affaire Harvey Weinstein.
Car comme l'a déclaré Monsieur Macron : "En un an, la parole s'est libérée. Mais beaucoup considèrent encore qu'elles ne peuvent pas parler."
L'âge du consentement sexuel aligné sur celui de la majorité sexuelle
Sous les yeux bienveillants de son épouse Brigitte, et du Premier ministre Édouard Philippe, le chef de l'État a donc dévoilé toute une série de mesures pour tendre vers une réelle égalité homme-femme, avec trois grandes priorités : l'éducation et le combat culturel en faveur de l'égalité, un meilleur accompagnement des victimes, et le renforcement de l'arsenal répressif.
La première des mesures consiste en un délit d'outrage sexiste. Ce dernier sera verbalisable "immédiatement", avec un montant qui se veut dissuasif, comme a pu le préciser Emmanuel Macron.
Une récompense notamment pour la secrétaire d'État à l'Égalité homme-femme, Marlène Schiappa, qui travaille sans relâche sur un projet de loi pour le printemps prochain. Le président de la République veut punir le harcèlement de rue.
La seconde mesure proclame un allongement de la prescription pour les crimes sexuels sur mineurs : "Le temps nécessaire à la parole pour se libérer épuise trop souvent le délai de prescription.
Nous allons l'allonger de 20 à 30 ans", a déclaré le chef de l'État.
L'âge du consentement sexuel est également aligné sur celui de la majorité sexuelle : 15 ans. Emmanuel Macron a justifié ce choix : "Nous ne pouvons admettre qu’un enfant de 11 ans puisse être réputé consentant lorsqu’il a eu une relation sexuelle avec un adulte".
L'auditoire a très largement applaudi cette annonce, qui résulte selon le président d'un "souci de cohérence".
Une enveloppe de 400 millions d'euros allouée à l'égalité hommes-femmes
D'autres mesures prononcées par Emmanuel Macron ont également rencontré un franc-succès, comme la vigilance sur la pornographie, qui pour le président de la République, "a franchi la porte des établissements scolaires". Une grande opération de sensibilisation des parents a été évoquée, afin d'aider ces derniers dans leur rôle de prévention, s'agissant par exemple du cyber-harcèlement, et bien sûr de la pornographie.
Un système de "pré-plainte" en ligne devrait voir le jour, afin de permettre aux victimes de discrimination, harcèlement et autres violences de signaler directement certains faits sur un site internet alloué.
Comment cela fonctionnera ? Par une discussion instantanée et interactive avec un représentant des forces de l'ordre. Le policier sera préalablement formé, puis disponible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
L'ensemble de ces mesures a pour conséquence logique l'augmentation du budget alloué à cette grande cause d'égalité hommes-femmes. En 2018, ce dernier atteindra 420 millions d'euros, répartis sur différents ministères. Cela est 13% et 23 millions d'euros de plus qu'en 2017. Si cette augmentation a été jugée insuffisante par les associations, les progrès sont là. Et chaque pas effectué en avant reste précieux.
Je me suis engagé pour que la grande cause du quinquennat soit celle de l'égalité femmes-hommes. Le premier pilier est la lutte contre les violences faites aux femmes. #NeRienLaisserPasserhttps://t.co/6egxhX0vVU
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 25 novembre 2017