Au lendemain du « One Planet Summit », qui a réuni une soixantaine de chefs d’État et de gouvernement, le président de la République a enregistré le 12 décembre une émission sur France 2, diffusée dimanche 17 aux spectateurs. Emmanuel Macron a exposé sa vision de l’international tout en asseyant sa position de leader. Ses mots sonnaient comme des vœux de fin d’année avec 2 semaines d’avance, le sapin de Noël de l’Élysée, made in Morvan, apparaît en toile de fond. À un Laurent Delahousse interrogateur, c’est un homme d’État optimiste qui a répondu avec des phrases apaisantes et sécurisantes.

Si ce ne sont pas des vœux de fin d’année, ça y ressemble :

« Un peu de temps avec leur famille »

Il a d’abord suggéré aux Français de prendre « un peu de temps avec leur famille », tout en pensant à ceux qui n’en ont pas. « Je fais le maximum pour vous protéger, pour éviter que les conflits n’adviennent, pour préparer votre avenir commun, pour préparer le meilleur futur ». Des vœux de paix apparentés à un discours de fin d’année encore une fois, la similitude est troublante. « D’ici mi ou fin février, nous aurons gagné la guerre en Syrie » s’enthousiasme-t-il. « La France a stupéfié l’Europe et le monde » en plaçant à la tête du pays un homme jeune, et sans parti politique, nous rappelle-t-il.

« Je fais ce que j’ai dit », a insisté le président

Évoquant sa réforme du Code du travail, « Sur le sujet du chômage, j’ai pris mes responsabilités. J’ai pris la décision la plus importante qui avait été évitée en France depuis vingt ans », il a jugé qu’il faudrait attendre « deux ans » pour qu'elle produise ses « pleins effets ». Interrogé sur le plan de l’international et notamment la position de Donald Trump de se retirer des accords de Paris, il dit désapprouver, mais comprendre ce parti pris, car c’était une promesse de campagne.

Mais il dit compter sur « la mobilisation des acteurs locaux et privés pour compenser financièrement la décision » du président républicain américain.

« Je ne suis pas un activiste du climat depuis des décennies », précise le président

Sa propre conversion à l’écologie a été tardive, mais elle est active. Il veut accélérer les efforts pour le déploiement des énergies renouvelables en France, et regrette l’autorisation du glyphosate pour cinq ans, qui n’est pas une négligence de mobilisation, mais la faute du manque de soutien d’autres pays.

Emmanuel Macron s’est montré peu empressé de fermer des centrales, dans la mesure où cette énergie est déjà réduite en émission de CO2 et n’augmente pas l’effet de serre, « Je ne suis pas un activiste du climat depuis des décennies », précise le président. En revanche, il est pressé de fermer les centrales thermiques à charbon « Il faut choisir ses batailles », affirme-t-il, en devançant ainsi les critiques des ONG écologistes.

« Je ne veux pas des gens qui soient assis et contents d’être ministres. Je veux des gens qui agissent » insiste-t-il

Emmanuel Macron a salué l’action de son ministre de l’Écologie, Nicolas Hulot, un engagé qui apprend la patience imposée par les contraintes de l’exercice politique.

Et le président de la République d’ajouter : « C’est pour ça que je l’ai choisi. Moi, j’ai besoin de gens qui vivent dans le creuc de leur ventre la nécessité de changer, de prendre des décisions, d’aller les expliquer, et de faire. ». « Il est inquiet, il n’est jamais satisfait », mais « il agit ». Voici assez pour cesser la polémique déclenchée par le parc automobile du ministre critiqué à la publication de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Puis il a conclu en souhaitant une « grande réflexion sur l’audiovisuel public » qui débutera « au début d’année prochaine », conséquente à la motion de défiance votée par les journalistes, dont la présidente, Delphine Ernotte a fait l’objet. Cet entretien était à l’image d’Emmanuel Macron : volontaire, rassurant et optimiste.