Depuis hier samedi, les militants des Républicains sont appelés à se prononcer sur le nom de leur prochain leader. Un éventuel second tour sera ensuite organisé dimanche prochain. Ils sont trois candidats à se battre pour obtenir ce poste de président de parti : Laurent Wauquiez, grand favori du scrutin, Florence Portelli et Maël de Calan.

Les 234.556 adhérents LR à jour de leurs cotisations sont appelés à voter jusqu'à ce soir 20 heures.

Selon Anne Levade, qui dirige la Haute Autorité indépendante en charge d'organiser l'élection, les résultats pourraient ensuite être annoncés avant 21 heures. Deux modes de scrutin sont à la disposition des électeurs : la voie électronique sur ordinateur, tablette ou téléphone portable, ou la voie classique d'un bureau de vote, qui sont au nombre de 251 à travers la France. Le parti a d'ailleurs communiqué la liste et les adresses de ces bureaux au ministère de l'Intérieur. Au siège du mouvement rue de Vaugirard, dans le 15ème arrondissement parisien, les opérations seront scrutées à la loupe par la Haute Autorité indépendante, ainsi que par des représentants des trois candidats.

Laurent Wauquiez, élu dès le premier tour ?

Après avoir mené une campagne très à droite, avec le risque de choquer l'aile centriste des Républicains, Laurent Wauquiez, qui est également président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a mis son bulletin dans l'urne à 10h30 ce matin au Puy-en-Velay. Il a ensuite prévu de réunir ses plus proches soutiens ce soir dans une salle parisienne, à proximité du siège du parti.

De son côté, la fillonniste Florence Portelli a voté vers 11 heures à la mairie d'Andilly dans le Val-d'Oise, non loin de la commune de Taverny, dont elle occupe le poste de maire. Quant à Maël de Calan, originaire du Finistère et soutenu par Alain Juppé, il a sélectionné son bulletin directement au siège des Républicains à Paris.

Selon les médias et les spécialistes politiques, Laurent Wauquiez pourrait être élu avec plus de 50% des voix au premier tour. Il succéderait alors officiellement à Nicolas Sarkozy, qui avait quitté son poste de président des Républicains pour se consacrer à la primaire de la droite en début d'année. Depuis, l'intérim était assuré par l'ancien président de l'Assemblée Nationale, Bernard Accoyer. Ce dernier avait été désigné par François Fillon suite à sa victoire à la primaire.

Le projet de Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez a longtemps côtoyé le sommet de l'Etat grâce à plusieurs postes de ministres occupés pendant sa carrière politique. Secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi en 2007, il devient ministre des Affaires Européennes en 2010, puis ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en 2011.

Si il parvient à se hisser à la place de leader des Républicains, l'ancien député de Haute-Loire souhaite incarner une nouvelle opposition à la politique menée par Emmanuel Macron, qu'il veut mettre "sous surveillance". Selon les propos de Geoffroy Didier, son directeur de campagne qui a organisé plus de 80 réunions publiques à travers le pays, Laurent Wauquiez veut couper l'herbe sous les pieds de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, que les français considèrent aujourd'hui comme les principaux opposants à la politique du chef de l'Etat : "Il y a une alternative possible qui va se dessiner dans les prochains mois, et peut-être les prochaines années", prévient-il.

Les opposants montent au créneau

Mais Laurent Wauquiez a récemment du affronter les attaques de ses détracteurs, jusque dans son propre camp. Pour le président centriste de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, aucune alliance électorale ne sera possible entre son parti et Les Républicains dans le futur si ces derniers élisent le président d'Auvergne-Rhône-Alpes à leur tête.

L'autre grande inconnue sera le nombre total de votants. Sous la barre de 100.000 électeurs, ce scrutin sera "un échec", considère la candidate Florence Portelli, qui espère provoquer un second tour. La fillonniste souhaite elle-même se placer entre l'ultra-droite de Laurent Wauquiez et les idées plus centristes de Maël de Calan.

Quant à ce dernier, il vise la barre symbolique qu'il a fixée à 10% des voix pour se faire entendre et peser dans les futurs débats. Déclaré "Macron-compatible", il défend une ligne "libérale, européenne et sociale".