Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes Publics est dans la tourmente. Une enquête préliminaire pour "viol par surprise" a été ouverte contre lui. Au-delà de l'extrême gravité des faits présumés, cette Affaire vient entacher une nouvelle fois un gouvernement qui se voulait exemplaire. Retour sur les affaires classées et celles qui peuvent entacher un peu plus le mandat présidentiel d'Emmanuel Macron.
Gouvernement Philippe 1: Quatre démissions dans le doute
Au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe, fraichement nommé à Matignon, forme un gouvernement qui se veut exemplaire.
Le but est de réconcilier les français avec les pratiques politiques dans la clarté et la confiance. Ce combat pour une plus grande transparence est mené tambour battant par François Bayrou, le nouveau garde des Sceaux, récompensé ainsi pour son ralliement à Macron à l'élection présidentielle. Il aura suffit d'1 mois et 2 jours pour que le président du MoDem soit soupçonné d'emplois fictifs au parlement européen. Il entrainera dans sa chute et pour les mêmes raisons, Marielle de Sarnez, ministre chargée des Affaires Européennes et Sylvie Goulard, ministre des Armées. Les trois ministres affiliés MoDem démissionnent pour éviter de polluer la prise de pouvoir de LREM et les futures élections législatives.
On n'oubliera pas de citer Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des Territoires pendant 1 mois et 2 jours également. Soupçonné de favoritisme dans une affaire d'immobilier, l'ancien conseiller régional de Bretagne et ex-député du Finistère a démissionné de ses fonctions de ministre. Mais fidèle de la première heure au président de la République, il sera élu aussitôt élu Président du groupe LREM à l'Assemblée nationale.
Gouvernement Philippe 2, toujours des soupçons mais pas de démissions
Edouard Philippe pense qu'il est tiré d'affaire car les histoires des anciens ministres MoDem ne font plus les choux gras de la presse. Richard Ferrand fait profil bas. Les Français peuvent être fiers de leur exécutif qui a écarté manu militari les éventuels moutons noirs du gouvernement.
C'était sans compter sur les révélations de la presse : Muriel Pénicaud, ministre du Travail, est accusé de favoritisme à l'époque où elle dirigeait la société publique Business France en 2016. Une enquête est ouverte et confiée à des juges d'instruction de Paris depuis juillet 2017. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie; est lui aussi soupçonné d'emploi fictif au sein de l'Assemblée nationale. Il aurait employé sa femme Pauline de 2007 à 2013, cette dernière ne laissant pourtant aucune trace du travail accompli.
Enfin, Nicole Belloubet est la première ministre à profiter du "droit à l'erreur" instauré par le gouvernement il y a quelques jours. Soupçonnée d'avoir sous-estimé son patrimoine, la garde des Sceaux s'est empressée de rectifier de 300.000 euros la déclaration qu'elle avait déposée à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique.
Gageons que les Français auront le droit à cette même bienveillance s'ils venaient à se tromper de quelques deniers...
On pourra constater que tous les membres des gouvernements Philippe 1 & 2 n'ont pas eu le même traitement. Gérald darmanin, visé par une enquête pour un crime, est soutenu par tous ses collègues au nom de la présomption d'innocence. Une nouvelle fois, les Français risquent de se sentir déconnectés de cette France d'en haut qui se serre les coudes en toute impunité. Espérons que la Justice puisse faire correctement son travail puisque l'exemplarité, l'honnêteté et la transparence de nos gouvernants ne semblent plus être une priorité nationale.