Entendue ces dernières semaines sur le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes, Marlène Schiappa était l'invitée de Nicolas Demorand et Léa Salamé ce matin au micro de France Inter, à l'occasion de la sortie de son nouveau livre, Le Deuxième Sexe de la République (éditions de l'Aube). La littérature bien vite mise de côté, la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes a rapidement été interpellée sur les inégalités de salaires et l'affaire Darmanin. Néanmoins, la parole laissée aux auditeurs a permis de revenir sur l'allongement du congé paternité, annoncé par Marlène Schiappa elle-même le 23 janvier dernier.

Que dit la loi actuellement ?

Aujourd'hui en France, un nouveau papa est autorisé à prendre un congé paternité et d'accueil de l'enfant n'excédant pas onze jours consécutifs, dix-huit dans le cas d'une naissance multiple. Trois jours d'absence supplémentaires sont également autorisés dans les quatre premiers mois suivants la grossesse. À noter que le salaire est amputé à hauteur de 21% et que ce congé paternité est facultatif.

Au moment de répondre, Marlène Schiappa évoquait en comparaison le cas de la Suède, où la parité est respectée dans le congé en ce sens où 480 jours sont donnés en partage aux parents, avec pour obligation de prendre au moins 60 jours de congé chacun et une amputation de salaire de 20%.

Qu'envisage Marlène Schiappa en appelant à une révision du congé paternité ?

L'amélioration, c'est le mot d'ordre de la secrétaire d'Etat, et non l'obligation. Léa Salamé de l'interpeler : « Pourquoi ? » Marlène Schiappa de répondre alors qu'en France, le caractère obligatoire d'une mesure provoque un « rejet de la population », et qu'il serait donc contreproductif d'imposer un congé paternité qui ne serait pas pris dans les faits par les personnes concernées.

De plus, force est de remarquer que l'application d'une loi inspirée d'un modèle étranger n'est pas nécessairement reçue de la même manière d'un pays à un autre.

Il n'est donc pas question en France de savoir s'il faut imposer ou non un congé paternité, mais d'y apporter un changement dans la forme. En conséquence, le secrétariat de Marlène Schiappa a confié une mission à l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) qui doit maintenant examiner le sujet pour déterminer « s'il est possible d'allonger [le congé paternité], ou de mieux le rémunérer, ou les deux ». Affaire à suivre...