AprĂšs son long silence jupitĂ©rien sur l'Ă©pineux dossier Corse, Emmanuel Macron a posĂ© mercredi dernier les bases de la relation qu'il compte imposer entre l'État et la rĂ©gion insulaire. Une position bien accueillie dans l'opinion publique, mais condamnĂ©e par les nationalistes.

Il faut dire que dĂšs la fin du discours du prĂ©sident Macron Ă  Bastia, les deux hommes forts de l'Ăźle de BeautĂ©, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, ont laissĂ© s'exprimer leur profonde dĂ©ception allant mĂȘme jusqu'Ă  qualifier la visite du Chef de l'État d'occasion manquĂ©e. Autant dire que le rejet par l'ExĂ©cutif d'une bonne partie des revendications soumises passe mal auprĂšs des responsables corses qui l'ont reçu comme une douche froide.

Mais globalement, le message d'Emmanuel Macron a été accueilli de façon positive par les Français et l'ensemble de la classe politique et notamment Les Républicains de Wauquiez.

Macron plébiscité pour son tranchant en Corse

En Corse, Emmanuel Macron a dĂ©taillĂ© avec force et pendant plus d'heure et demie l'ambition qu'il nourrit pour le futur de l'Ăźle montagne. Un avenir au sein de la RĂ©publique qu'il veut faire de conquĂȘtes et de reconquĂȘtes modernes sur la mĂ©diterranĂ©e. Il a ainsi garanti Ă  la CollectivitĂ© unique de Corse le plein soutien de l'État pour le dĂ©veloppement Ă©conomique et social du territoire insulaire.

Et si le président Macron a dit non à l'amnistie pour les assassins du préfet Erignac, mais aussi à la co-officialité de la langue corse et au statut de "résident", il s'est montré favorable à une inscription de la Corse dans la Constitution.

Une sĂ©quence politique plutĂŽt bien apprĂ©ciĂ©e dans son ensemble par une grande majoritĂ© de Français selon de rĂ©centes enquĂȘtes d'opinions. Ainsi, le Chef de l'État se fait dĂ©jĂ  fort du soutien de l'opinion avant d'entrer dans des nĂ©gociations avec les responsables nationalistes qui promettent dĂ©jĂ  d'ĂȘtre serrĂ©es et discutĂ©es.

Les nationalistes vers le bras de fer ?

Toutefois, il ne faut pas oublier que le dossier corse revĂȘt une grosse part de complexitĂ©. En effet, la position prise par le Chef de l'État a Ă©tĂ© vĂ©cue comme une humiliation par les leaders nationalistes. Le prĂ©sident de la CollectivitĂ© unique de Corse et le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e de Corse sont d'ailleurs Ă  ce titre en pleine concertation pour apporter une rĂ©ponse au discours d'Emmanuel Macron.

Si l'Exécutif a bien sûr appelé à des discussions apaisées avec les responsables corses, il n'existe aucune garantie.

Aucun embrassement néanmoins sur la position indépendantiste, car de l'avis des nationalistes, la montée de tensions ne serait pas propice aux effets recherchés. Les prochaines semaines seront donc déterminantes, mais, à priori, le président Macron aura réussi à imposer son rythme sur ce dossier trÚs délicat.