C'est une affaire de longue date et qui remonte à 11 ans, mais il fallait bien qu'un jour la vérité soit faite. Onze ans après la campagne présidentielle de 2007 de laquelle il sortira victorieux, Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue et est actuellement entendue dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre. Cette garde à vue est en lien avec l'enquête sur le probable financement illicite de sa campagne, financement qui viendrait directement de Libye. La police judiciaire devra donc faire la lumière sur ces financements irréguliers et qui pourraient enterrer un peu plus l'ancien président de la République française.

Nicolas Sarkozy : une enquête sur les financements libyens de sa campagne de 2007

L'information judiciaire a été ouverte en avril 2013. Il aura donc fallut 4 ans pour que la police judiciaire convoque l'ancien président de la République dans ses locaux à Nanterre. Ce sont les juges d'instruction du pôle financier de Paris qui conduisent l'enquête. Parmi eux, un certain Serge Tournaire. Ce juge, Nicolas Sarkozy le connaît particulièrement bien puisque c'est lui qui l'a envoyé devant les tribunaux il y a quelques années dans l'affaire Bygmalion qui avait ébranlé l'UMP de l'époque.

Pendant quarante-huit heure, les juges vont pouvoir interrogé Nicolas Sarkozy sur la provenance des financements de sa campagne victorieuse de 2007.

À l'issue de cette garde à vue, si le financement est avéré, il pourrait être mis en examen pour financement illicite. Brice Hortefeux a lui aussi été convoqué en tant que suspect libre.

Financement libyen : comment aurait procédé Nicolas Sarkozy ?

C'est la publication d'un article sur Mediapart d'un document libyen portant sur le financement de la campagne du Président Sarkozy qui a alarmé la justice.

Depuis cet article, l'enquête a grandement avancé et de nombreux témoignages venant de Libye semble confirmer ces versements. Ziad Takieddine a affirmé avoir transporté 5 millions d'euros pour les remettre à Claude Guéant alors ministre de l'Intérieur. Les carnets du ministre du pétrole ont aussi été saisis par la justice française et feraient état de versement en direction de la France.

Plusieurs nouveaux témoignages seraient venus confirmer ces allégations. Déjà, les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales ont remis il y a quelque temps un rapport qui détaille les circuits utilisés pour financer cette campagne. Blanchiment de fraude fiscale, détournement d'argent public, faux et usage de faux pourraient être retenu contre l'ancien président.