Après l'automne dernier et l'épineuse réforme de l'ISF qui avait laissé certains sceptiques et valu à Emmanuel Macron son surnom de président des riches, la majorité présidentielle a fait face ce dimanche 22 avril au très brûlant projet de loi Asile et Immigration porté par Gérard Collomb... Un véritable sujet de fracture entre la gauche et la droite qui n'aura pas épargné les députés LREM.

Il faut dire que les députés auront fini par voter le texte en première lecture dans la soirée de dimanche au terme de deux longues semaines d'un débat parlementaire intense.

Au final, ce sont en tout 228 voix qui se sont exprimées pour le nouveau texte, 139 contre, et 24 ont choisi de s'abstenir.

Aucun doute pour le monde politique qu'il s'agisse bien évidemment du projet de loi à avoir connu la plus faible adhésion de parlementaires depuis le début du quinquennat Macron. Signe du malaise que le sujet a provoqué, un député de La République en marche s'est rangé du côté des opposants au texte, faisant tomber le tabou autour d'un parti présidentiel en mal de contradictions.

La cohésion du groupe touchée, mais pas ébranlée

Symbole de l'épreuve de force qu'a relevé avec brio la majorité présidentielle, les 14 autres députés LREM non convaincus par la pertinence de certaines mesures du projet du gouvernement ont préféré d'abstenir lors du vote.

Malgré leur forte volonté de marquer leur constance dans leurs convictions, hors de question pour la majorité présidentielle de céder à la fronde.

En effet, si les arguments avancés ça et là par le ministre de l'Intérieur et le chef de file LREM n'ont pas suffi à convaincre les plus réticents, la volonté commune de transformation du pays a suffi à rassurer.

La République En Marche va de l'avant

S'il a acté, peu après son vote à l'Assemblée, son départ du groupe parlementaire La République En Marche, Jean-Michel Clément refuse de jeter le parti présidentiel en pâture aux interprétations les plus folles surgissant de tout bord politique. Richard Ferrand n'a quant à lui pas caché son empressement à vouloir empêcher cette affaire de nuire à En Marche.

Le député du Finistère n'aura d'ailleurs pas manqué de souligner le soutien inconditionnel qu'a apporté le député de la Vienne déchu au programme présidentiel depuis le début du quinquennat. En plus, ce départ ne risque pas d'ébranler la confortable majorité dont dispose le Chef de l'Etat à l'Assemblée.