Appelée à s'exprimer sur BFMTV au sujet de la crise qui secoue actuellement son parti, Valérie Pécresse a laissé entendre lundi sa volonté ferme de revenir à la table des discussions avec Laurent Wauquiez. Une initiative qui vise à calmer le jeu des tensions à droite alors que le limogeage de Virginie Calmels a redonné du grain à moudre à la division chez LR.

Il faut dire qu'au moment où le parti traditionnel de la droite se rétrécit comme jamais, Valérie Pécresse a choisi la voie de l'apaisement. Apaisement dans le ton employé, apaisement sur la méthode qui s'apparentait jusque-là à un imposant bras de fer.

En effet, si la présidente de Région Île-de-France se tient toujours à bonne distance de la ligne très dure portée par son parti, elle se montre plus enclin à porter des gestes d'appel à l'unité.

Son mouvement, «Libres!», présentait d'ailleurs lundi ses propositions pour l'Europe, douze jours avec le Conseil national des Républicains. Une note de courtoisie selon un proche, bien loin du cahier de l'immigration porté à la veille d'une convention du parti qui avait courroucé la direction LR.

Une main tendue à la réconciliation

Pour marquer sa volonté de dialogue avec la direction des Républicains, celle qui théorisait il y a peu la fracture entre « deux droites irréconciliables », refuse de prendre position dans la bataille qui oppose Laurent Wauquiez à son ex-numéro deux, Virginie Calmels.

Et si elle reconnaît qu'il reste de fortes divergences sur un grand nombre de sujets, l'ancienne députée chiraquienne espère un alignement des têtes derrière une barrière commune.

Seul problème tout de même, le président de Région Auvergne-Rhône-Alpes se veut pour l'instant seul maître du navire des Républicains auquel il a donné un bon coup de barre à droite depuis son élection à la tête du parti.

L'Europe, fil de rassemblement pour Pécresse

Dans l'entourage de Laurent Wauquiez, on ne semble donc pas vraiment pressé de saisir cette main tendue. Le patron des Républicains s'est toujours montré réfractaire à toute dilution de son discours, et un changement de cap n'est pas vraiment d'actualité. Une ligne politique claire, c'est en effet ce que revendiquait encore lundi Laurent Wauquiez à Lyon, au risque de flirter sans gêne sur le terrain du Rassemblement National.

Avec les élections européennes qui approchent à grands pas, l'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur de Nicolas Sarkozy jette en tout cas ses cartes sur la table pour tenter de faire vivre à droite une ligne modérée.