Emmanuel Macron est épinglé depuis deux jours par la presse française pour de nouveaux soupçons d’irrégularités autour de sa campagne à la présidentielle 2017. A l’origine, des révélations de Franceinfo sur de possibles grosses ristournes accordées au président de la République à l’époque candidat à l’Elysée.

Après la charge de Mediapart en mai, voilà de nouveau les comptes de campagne d’Emmanuel Macron sous le feu des projecteurs. Un dossier qui pourrait bien envenimer l’action de l’Exécutif en pleine bataille pour faire retomber la pression sociale.

Car, même si les accusations de favoritisme sont balayées du revers de la main par le gouvernement, elles ne manquent pas de donner de la voix à une opposition très critique envers le président.

Emmanuel Macron aurait-t-il donc bénéficié de financements déguisés en ristournes lors de la tenue de ses meetings ? C'est la question que beaucoup se posent. Et pourtant, les fidèles du candidat désormais président pensaient avoir laissé ce dossier derrière eux depuis un moment. Une situation que déplore d’ailleurs le Chef de l'Etat en déplacement au Canada pour le G7.

La commission des comptes de campagne mise en cause

D’après les éléments de l’enquête menée par Radio France, l’équipe de campagne de Macron aurait tout juste déboursé 6 000 euros pour la location des théâtres Bobino et Antoine en février et mars 2017.

Une somme qui ne représenterait que 25% du tarif habituel. Et déjà, certains s’interrogent sur l’éventualité d’un financement dissimulé, mettant en avant la position du propriétaire des deux théâtres, Jean-Marc Dumontet, en faveur du candidat d’En Marche.

Mais du côté de la commission des comptes de campagne, on réaffirme l’entière conformité de la décision rendue.

On se défend même de toute complaisance dans l’analyse des comptes de l’ensemble des candidats. Son président François Logerot a d’ailleurs fait valoir que, dans le cas d’espèce, la comparaison avec d’autres évènements n’avait rien donné de probant.

L'opposition sollicite une enquête

Même son de cloche au gouvernement où on se tague d’avoir toujours respecté les règles en la matière.

L’Elysée assure que les comptes ont été validés par les autorités compétentes. Une position qui a du mal à passer auprès des responsables politiques de l’opposition.

De la droite à la gauche, on rejette en bloc les explications avancées. Pour la députée de la France Insoumise, Clémentine Autain, il s’agirait même "de la collusion entre puissants". L’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire la lumière sur ce dossier a d’ores-et-déjà été réclamée, comme cela a pu être le cas au sujet des comptes de Jean-Luc Mélenchon.