L'économie de la France serait-elle en train d'entrevoir des jours meilleurs ? C'est en tout cas ce que révèle l'étude annuelle du cabinet-conseil EY, dont les résultats ont été révélés ce lundi. Sur l'ensemble de l'année 2017, les investisseurs étrangers ont annoncé vouloir installer ou étendre 1019 projets d'entreprises au sein de l'Hexagone, soit une augmentation de 31% par rapport à 2016. En Europe, la France se place ainsi en troisième position, juste derrière le Royaume-Uni, en tête avec 1205 projets déclarés, et l'Allemagne (1124 projets).

Concernant les investissements uniquement en provenance des Etats-Unis, notre pays arrive même à la deuxième place devant l'Allemagne. En terme de "métropole attractive", la ville de Paris se positionne, de son côté, devant Londres, qui paye les incertitudes liées au Brexit.

Les efforts d'Emmanuel Macron

Le cabinet EY rappelle par ailleurs que la santé économique de la France s'améliore depuis 2015, lorsqu'elle était encore sous la gouvernance de François Hollande. Parmi les facteurs qui ont permis une accélération des investissements étrangers l'an dernier, on note tout d'abord la croissance en hausse du continent européen dans son ensemble en 2017. EY souligne aussi que l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir a été bénéfique, en particulier grâce à son volontarisme affiché en faveur de la construction européenne et son positionnement politique "ni de droite, ni de gauche".

L'étude démontre également que l'attractivité de la France est améliorée par les réformes récentes du gouvernement d'Edouard Philippe, à l'image de la libéralisation du Code du Travail et des réformes fiscales, comme la suppression de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune. Ainsi, le nombre de projets d'installation de centres de décision dans notre pays est passé de 16 en 2016 à 59 en 2017.

Un centre de décision se définit comme le lieu où sont localisées les fonctions stratégiques (direction financière, marketing, communication,...) d'une entreprise. Une sorte de siège social bis. Mais ces chiffres sont loin de rattraper ceux du Royaume-Uni, qui a accueilli 708 sièges d'entreprise tout au long de ces dix dernières années, alors que la France n'en a compté que 226 sur la même période.

Sur le plan industriel, près d'un tiers des projets d'investissements annoncés en 2017 concerne ce secteur particulièrement essentiel dans le cadre du développement économique et des échanges commerciaux. Mais il semble cependant qu'il existe encore une certaine frilosité, puisque le cabinet EY ajoute que sur les 323 projets industriels, 86% concernent des extensions de site, et non pas l'installation de nouvelles entreprises sur le territoire.

Des réformes insuffisantes ?

Car les réformes engagées par les derniers gouvernements sont encore insuffisantes de l'avis de nombreux investisseurs. Selon un sondage réalisé par EY dans le cadre de son enquête, 55% d'entre eux jugent que l'Hexagone présente encore des freins en matière de fiscalité, et 38% estiment que le coût du Travail y est encore trop élevé.

Mais tant que le déficit commercial de la France restera fort - tant que les importations seront supérieures aux exportations - il sera difficile d'agir davantage sur une fiscalité qui permet de combler quelque peu le fossé. Une équation difficile à résoudre pour nos gouvernants.

En résumé, comme le souligne Marc Lhermitte, associé EY responsable du baromètre annuel sur l'attractivité économique, "les handicaps historiques de la France s'atténuent mais restent bien dans le viseur des investisseurs".