Alors qu'Emmanuel Macron doit s'exprimer ce lundi devant le Congrès réuni à Versailles, une partie de la majorité présidentielle invite le chef de l’Etat à contrebalancer à coups de social la politique libérale menée par le gouvernement depuis le début de son mandat. Une séquence qui pourrait s'annoncer décisive pour l'Exécutif au plus mal dans les récentes enquêtes d'opinion.

Il faut dire que depuis quelques semaines, un léger vent d'inquiétude s'est levé au sein des rangs de la majorité. Le cercle de ceux qui estiment, à La République En Marche, que les promesses tardent à se concrétiser continue de s’élargir.

Un an après l'accession de Macron à l’Elysée, certains députés LREM déplorent même une forte inclinaison à droite de la politique menée par le chef de l’Etat.

Et bien sûr, les précieux portes-flambeau de l'action de l'Exécutif pressent ce dernier de se rattraper, avant le discours qui doit être prononcé dès 15h ce lundi 9 juillet à Versailles. Des notes confidentielles aux tribunes de presse, sans oublier les interventions dans les médias, tous les moyens sont mis sur la table pour alerter le président de la République sur les risques de la grogne sociale.

Un projet ambitieux à mettre en oeuvre

Pour le député LREM du Doubs, Frédéric Barbier, l'heure serait même à l'urgence pour construire « un projet global, cohérent et ambitieux » sur les questions sociales comme la pauvreté et l’exclusion.

L'ancien socialiste regrette d'ailleurs actuellement une absence criarde de visibilité sur l'ossature d'un « projet social » qui mobiliserait, autant qu'il transformerait l'ensemble de la France.

Un appel qui s’inscrit en droite ligne de l'inquiétude marquée depuis un mois par les trois hommes qui ont inspiré le programme économique d’Emmanuel Macron.

En effet, au travers d'une note révélée par le Monde le 4 juin dernier, les très reconnus Philippe Aghion, Philippe Martin et Jean Pisani-Ferry interpellaient le président de la République sur une cause sociale oubliée.

Un besoin d’équilibre de plus en plus pressant

La crainte est en tout cas nourrie depuis plusieurs mois au sein de la majorité au Parlement.

Entre les menaces de coupes budgétaires sur les aides sociales et le ressenti très négatif de la réforme de l’ISF, les députés macronistes ont de plus en plus de mal à faire passer la pilule. Alors, certains prennent désormais les devants et osent exprimer leurs espérances au grand jour.

Le député de l'Isère Jean-Charles Colas-Roy juge ainsi que l'Exécutif devrait beaucoup mieux s'affirmer sur les questions sociales et environnementales. Objectif affiché, apporter "une dynamique et une lisibilité supplémentaire" à la résolution des problèmes qui touchent de près les Français, plus loin que les premières mesures sociales annoncées il y a quelques semaines.