Gérard Collomb quitte officiellement son poste de ministre de l'Intérieur et ne cache pas son ressentiment à l'égard d'une politique, qui selon lui, "est déconnectée d'une réalité alarmante". Selon l'ex-ministre de l'Intérieur, "trop de zones de non-droit ne permettent plus aux forces de l'ordre d'assurer la sécurité et l'application des lois républicaines". Nul besoin, ce matin, de se poster sur le perron de l'hôtel Beauvau lors de la démission du ministre de l'Intérieur pour y palper un malaise évident. Ce regain de tension ne fait que mettre en lumière une ambiance délétère au sein du gouvernement.
A défaut de travail d'équipe "soudée", l'Elysée essaie de surmonter au mieux toutes les difficultés qui s'enchaînent depuis la rentrée. Le bateau prend l'eau. L'équipage quitte le navire. Lorsque la crédibilité d'un capitaine est sérieusement ébranlée, et les derniers sondages sont le reflet de cette cruelle réalité, le bien-fondé des décisions devient de plus en plus difficilement crédible. La parodie de "bonne entente" et du job fait "main dans la main" contre vents et marées, a du plomb dans l'aile.
Après Nicolas Hulot, Gérard Colomb manifeste des velléités d'indépendance et les met en application
Les Lyonnais peuvent être fiers. Ils vont retrouver un maire "fringant", ex-ministre de l'Intérieur, conforté temporairement aux plus hautes instances du pouvoir de la République.
D'ailleurs la place est déjà libre, puisque le maire actuel, Gérard Képénékian, a élégamment laissé le fauteuil vide dès hier. La capitale des gaules redevient malicieusement le centre d'intérêt d'une République bien ébranlée depuis la rentrée. Les soubresauts qui ébranlent le pouvoir depuis une rentrée décidément houleuse suscitent des inquiétudes légitimes.
Toujours est-il que Gérard Collomb étant toujours conseiller municipal de la cité rhodanienne, sa réélection au poste de maire ne sera qu'une formalité. D'autant plus qu'il bénéficie toujours d'une forte majorité au sein du conseil municipal. Politicien expérimenté, Gérard Collomb décide d'avancer sa sortie du gouvernement initialement prévue après les européennes.
Ceci afin d'éviter que l'opposition à sa réélection au poste de maire ne prenne de l'avance.
Élu maire de Lyon en 2014 avec 50,64% des voix au second tour, Gérard Collomb avait nommé Georges Képénékian au poste de premier adjoint. Lorsqu'en 2017 Emmanuel Macron lui confie le poste de ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb recommande son premier adjoint au poste de maire. Il ne reste plus qu'à attendre la nomination de celui qui prendra la place de Gérard Collomb à l'Intérieur. Les spéculations vont bon train. Soyons patients !