Emmanuel Macron voulait reprendre la main. Après une rentrée difficile marquée par les démissions de Nicolas Hulot, Laura Flessel puis Gérard Collomb, le président de la République a vu sa popularité en nette baisse dans les sondages d'opinions. Après un remaniement qui a pris plus de temps que prévu, le chef de l’État a donc affiché la volonté de rassurer en prenant la parole, mardi soir, à la télévision.

Une allocution de douze minutes durant laquelle Emmanuel Macron n'a pas manqué d'évoquer son début de mandat mais aussi ses ambitions pour la suite, parlant réformes et mesures.

Au total, cette allocution a rassemblé pas moins de 12,9 millions de téléspectateurs sur TF1, France 2 et M6. Parmi ces nombreux téléspectateurs se trouvait l'opposition, qui n'a pas vraiment apprécié cette prise de parole du président de la République.

12,9 millions de téléspectateurs

Actuellement en pleine polémique après la perquisition intervenue à son domicile et dans le local de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon n'a pas hésité à affirmer que ' la fin s'avance ', en parlant d'Emmanuel Macron après son allocution. Toujours à gauche, Olivier Faure voit un ' pseudo mea culpa ', le patron du Parti socialiste ayant livré son avis sur son compte Twitter.

De l'autre côté de l'échiquier politique, Marine Le Pen a jugé que cette allocution était même ' crépusculaire '.

Peut-être une allusion à l'ambiance de cette intervention, Emmanuel Macron ayant été plutôt faiblement éclairé lorsqu'il prenait la parole, son visage étant parfois légèrement dans la pénombre. Ce dont la président du Rassemblement national semble s'être amusée sur Twitter.

Mélenchon et Le Pen se déchaînent sur Twitter

Les Républicains n'ont également pas manqué l'occasion de fustiger le président de la République, eux qui se sont fait entendre à l'Assemblée nationale durant la période de flottement autour du remaniement du gouvernement.

Eric Ciotti évoque ' l'aveuglement de Macron '. ' Tout était faux, dans la forme et dans le fond ', a lui lancé Jean Leonetti, vice-président du parti LR, sur l'antenne de Sud Radio.

Pour Emmanuel Macron, la fin d'année risque donc d'être compliquée avec une opposition plus que jamais sur les dents. Le réveil de cette opposition de tous bords n'est évidemment pas étranger à l'approche des élections européennes, qui auront lieu au printemps 2019 et qui pourraient marquer la première grande défaite électorale du chef de l’État.