Dans un communiqué paru ce jeudi matin, des porte-paroles de "gilets jaunes" ont annoncé que le Premier ministre, Edouard Philippe, souhaite les réunir autour de la table vendredi dès 14 heures, à Matignon. Il s'agit là d'une avancée significative alors que le gouvernement avait jusqu'ici rappelé son malaise à entamer un dialogue sans interlocuteurs en face.

Il aura donc fallu deux semaines depuis la première action lancée le 17 novembre dernier pour que l'exécutif s'engage dans des pourparlers avec les "gilets jaunes". Mardi soir, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François De Rugy, avait tenté de s'y coller en recevant deux membres de la "délégation" auto-proclamée du mouvement : pas vraiment une réussite.

Reçus à 14 heures vendredi

L'ex-président de l'Assemblée nationale avait alors estimé que les doléances portées par le mouvement allaient bien au-delà de son ressort. C'est donc Edouard Philippe en personne qui va devoir satisfaire aux exigences posées par les manifestants. C'est en tout cas le contenu du message affiché par nombre de porte-paroles des "gilets jaunes" qui témoignent avoir été invités à la rencontre du Premier ministre, à Matignon, dès 14 heures vendredi.

L'information a été confirmée par Matignon sur BFMTV, précisant que le face-à-face se fera en présence du chef du gouvernement, mais aussi de son ministre d'Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire. Objectif affiché, "écouter" et "échanger" avec un corpus représentatif de l'ensemble du mouvement : une initiative qui va dans la droite ligne de ce qu'avait déjà laissé entendre Edouard Philippe au micro de RMC mercredi matin.

Le risque d'un dialogue de sourds

Du côté des "gilets jaunes", on espère en tout cas que cette rencontre sera plus satisfaisante et concrète que la première. L'exécutif a jusqu'ici montré sa détermination à maintenir le cap de son action, même si dans son discours de mardi Emmanuel Macron a ouvert la voie à un peu plus de souplesse du gouvernement.

Bien sûr, le risque reste le fait qu'un dialogue de sourds qu'enracine entre les deux parties déjà parfaitement campées sur leurs positions.

Dans le même temps, Edouard Philippe a ouvert ce jeudi des concertations à Matignon sur la forme à donner au débat national et aux débats locaux évoqués par le président de la République comme mesure pour tenter de rétablir la confiance entre les citoyens et les politiques. C'est donc trois longs mois des discussions difficiles qui s'annoncent pour le gouvernement et la majorité durement bousculés depuis le soulèvement de la grogne.