Très attendu par les "gilets jaunes" mardi, Emmanuel Macron a ouvert la voie à un dialogue au plus près des citoyens, tout en affichant la volonté de l'exécutif de poursuivre les ambitions écolos de son mandat. Le président de la République a posé sur la table l'impérative nécessité de la Transition écologique à concilier avec un accompagnement plus juste.
Il faut dire que depuis jeudi dernier, la journée était annoncée comme décisive pour Emmanuel Macron, que nombre de politiques disent en difficulté face à l'inédit mouvement des "gilets jaunes".
Mais au final, le chef de l'Etat sera, pour ainsi dire, resté droit dans ses bottes, manquant pour beaucoup d'apporter des réponses concrètes aux souffrances exprimées par une partie des Français.
Un cap tenu, une méthode réinventée
S'il a réaffirmé "comprendre" et même "partager" la crainte exprimée depuis plusieurs jours par les "gilets jaunes", Emmanuel Macron n'attend pas renié ses engagements de campagne. Le président de la République a notamment souligné mardi son malaise à répondre dans l'urgence à des préoccupations sociales qui ont été nourries pendant des décennies. Sans langue de bois, il a reconnu la faiblesse d'un discours ou d'une mesure à venir calmer la grogne.
Evoquant les renoncements des gouvernements précédents, le locataire de l'Elysée a toutefois indiqué qu'une déviation du cap engagé rendrait encore plus difficile la situation pour ceux qui sont déjà largement sollicités par l'effort collectif.
Il a donc appelé les corps politiques, syndicats et associations à se saisir sans démagogie de la colère des Français pour en faire émerger des solutions concrètes soutenables par les instruments de la puissance publique.
La carte de l'écologie mise sur la table
Pour faire adhérer à son projet de transformation de la France, Emmanuel Macron a mis en avant l'ambition portée par la Transition écologique.
De son diagnostic, le président de la République estime que la France doit entre autres se "désintoxiquer des énergies fossiles". Rappelant des chiffres qui ressortent l'urgence à agir, il a défendu un changement drastique des comportements par l'évolution des mobilités et la gestion responsable du parc énergétique.
Un débat national sur la transition écologique et sociale, devant s'inscrire dans les territoires et auquel les "gilets jaunes" pourront participer, a ainsi été annoncé pour une durée de trois mois. Emmanuel Macron entend profiter de ce temps pour renouer le dialogue et apporter des réponses pragmatiques aux questions du quotidien que se posent les ménages. Une démarche qui n'a toutefois pas trouvé d'échos chez les manifestants toujours mobilisés.