Le Rassemblement national de Marine Le Pen arriverait désormais en tête des intentions de vote pour les élections européennes prévues en mai 2019. C'est en tout cas ce que révèle un sondage Ifop pour Atlantico paru cette semaine. Avec près de 22% des voix, le parti d'extrême-droite devance La République En Marche qui ne cesse de perdre des points depuis la rentrée.

Il faut dire qu'avec les crises qui n'arrêtent pas de s'enchaîner autour de l'exécutif et d'Emmanuel Macron, LaREM se trouve actuellement en assez mauvaise posture. La courbe de confiance s'est grandement effritée, ramenant les intentions de vote pour une liste du parti présidentiel à 19% : une situation qui fait le bonheur du Rassemblement national passé en pole position, sur une liste soutenue par Marine Le Pen et qui recueillerait plus de 21% des voix.

Un face-à-face qui se précise

Sur ce sondage réalisé avant le lancement du mouvement des "gilets jaunes", la majorité présidentielle voit son score reculer d'un point sur un mois, tandis que l'ex-Front national en récupère deux. Relevant que le décrochage de LaREM peut être appelé à se poursuivre au gré de la chute de popularité du président de la République, l'institut Elabe constate que c'est 4,5 points perdus par rapport à la vague de 2017.

Si le duel se précise entre les marcheurs et les ex-frontistes, le directeur du pôle Opinions de l'Ifop, Jérôme Fourquet, note qu'il pourrait bien tourner en faveur de la patronne du Rassemblement national, mieux ancrée dans sa base. Et bien sûr, si la campagne officielle ne débutera pas avant avril 2019, tout peut encore se passer au sein des forces politiques en présence : chacun peaufine au mieux son projet et sa ligne politique afin de décrocher les 79 sièges en jeu.

Les autres mouvements loin derrière

En effet, du côté des autres partis politiques, on espère vivement éviter que le débat se polarise autour de La République En Marche et du Rassemblement national. Toutefois, les intentions de vote peinent encore à suivre, car elles dénotent d'un très net éclatement des voix sur les autres listes.

Les Républicains soutenus par leur président Laurent Wauquiez n'arriveraient ainsi qu'à obtenir la troisième place du podium avec à peine un peu plus 13% des voix.

Chez la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, on peut compter sur 10% des intentions de vote. Viennent ensuite EELV avec 7%, le PS et Debout la France tous les deux à 6%.

En fermeture du peloton, on retrouve bien-sûr l'UDI avec 4%, Générations de Benoît Hamon avec 3%, et pour finir le Parti communiste à 1%. Pas vraiment de quoi réjouir à gauche comme à droite où on aurait espéré une recomposition plus généreuse face aux déboires du chef de l'Etat.