Alain Juppé a abordé mercredi de nombreux sujets d'actualité à l’occasion de sa présentation de vœux à la presse depuis l’hôtel de ville de Bordeaux. L'ancien responsable de la droite s'est ainsi largement exprimé sur la crise qui traverse la France, fustigeant au passage la ligne dure défendue par Laurent Wauquiez. Une course à la faillite dont il préfère rester distant.

Il faut croire que le moment est suffisamment grave pour que l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac s'exprime aussi longuement face à la presse, lui qui s'était muré dans le silence à la suite sa défaite à la primaire de la droite et du centre en fin 2016 !

Le maire de Bordeaux s'est ainsi montré bienveillant envers l'exécutif alors que s'ouvre la semaine prochaine le "grand débat national" voulu par le président de la République Emmanuel Macron.

Oui aux revendications, non aux violences

S’il admet qu'il est important de considérer « la souffrance » fortement exprimée par les Français, Alain Juppé n'en a pas moins dénoncé les voleurs et les casseurs qui s'y greffent par opportunité ! L'ancien député de Gironde s'interroge ainsi "sans dramatiser" sur la menace qui pèse sur la liberté dans le pays, insistant à cet effet sur la nécessité de mettre en place un vrai dialogue afin de sortir d'une crise qui pourrait bien finir de fracturer la France.

Avec son équipe et les huit mairies de quartier de Bordeaux, il avance déjà son intention d’organiser et de faciliter les discussions entre tous les acteurs de la société qui feront émerger des propositions concrètes à soumettre à l'exécutif pour améliorer le quotidien des Français.

Et déjà, le Girondin prévient, si le référendum d'initiative citoyenne recueille une bonne opinion à ses yeux pour revigorer la démocratie, il entend que celui-ci soit très encadré.

Un rapprochement LR-RN qui passe mal

Quant à son départ des Républicains, Alain Juppé a assuré qu'il ne s'agissait pas d'une information nouvelle étant donné qu'il avait déjà pris ses distances avec le parti !

Fort d'une méconnaissance totale du chemin emprunté par sa famille politique sous la direction de Laurent Wauquiez, il assume sa position, fustigeant la dérive dans les thèses développées par ses anciens camarades.

Et tout cela au point de s'interroger par moment en entendant des discussions de fond d'un responsable politique pour savoir s'il est un membre de LR ou du RN.

Bien sûr, avec le récent transfert vers le Rassemblement national de Thierry Mariani ou Jean-Paul Garraud, voilà l'ancien Premier ministre bien conforté dans sa prise de distance. Pas de candidature toutefois aux européennes, et quant aux municipales de 2020, sa réponse sera connue en juin.