Invitée du 20 Heures de France 2 ce mardi soir, Chantal Jouanno a annoncé sa décision de se retirer du "grand débat national" voulu par Emmanuel Macron. Avec la polémique nourrie autour de son salaire, la présidente de la Commission nationale du débat public se dit désormais empêchée d'assurer la sereine organisation des discussions qui visent à apaiser la crise des "gilets jaunes".

Il faut dire que les critiques et les interrogations ne cessaient d'enfler ces derniers jours sur le montant de sa paie ! Alors afin pour éviter que la polémique ne vienne parasiter les débats d'entrée de jeu, l'ancienne ministre des Sports a affiché son choix de se «retirer du pilotage» des échanges voulus par Emmanuel Macron entre toutes les forces vives de la nation.

Pour se justifier, Chantal Jouanno a invoqué l'intérêt supérieur du "grand débat national" dans lequel elle a toute confiance pour apporter des réponses concrètes aux Français ! En effet, si l'ancienne collaboratrice de Nicolas Sarkozy a estimé que les débats issus du montant de salaire étaient « légitimes », les « conditions de sérénité nécessaires pour ce débat » ne seraient pas réunies.

Un salaire qui fait tâche

Bien sûr, pour comprendre le problème, il faut remonter quelques jours en arrière ! Chargée d'organiser le «grand débat national» annoncé par Emmanuel Macron, il est révélé dans la presse qu'elle toucherait 14 666 euros de salaire brut tous les mois pour l'année 2019. Une révélation largement commentée dans les médias, au point de provoquer une mise au point de l'intéressée.

En effet, avant l'annonce de son retrait, l'ex-sénatrice parisienne était déjà montée au créneau sur France Info pour se défendre d'un quelconque privilège, arguant que sa rémunération était le fait des autorités. Un argument qui ne semble pas avoir convaincu, puisque Marianne notait lundi que le salaire annuel de 176 000 euros affichait une hausse de 4 093 euros par rapport à 2018.

Débat national : des contours toujours flous

Au journal de France 2, Chantal Jouanno a reconnu que le montant de son salaire pouvait en choquer plus d'un, précisant toutefois qu'elle demeurait à la tête de la Commission nationale du débat public sauf avis contraire d'Emmanuel Macron ! C'est donc une sortie de crise dans la crise, alors que le débat voulu par le chef de l'Etat est appelé à débuter dans les prochains jours.

Concernant les thèmes retenus dans le fond du débat, le locataire de l'Elysée avait déjà fait savoir dans ses voeux 2019 qu'il en préciserait la teneur et les modalités de discussions dans un courrier adressé aux Français à la mi-janvier. Il faut désormais espérer pour l'exécutif qu'après cette séquence, aucun nouveau retard ne soit accusé dans l'organisation des échanges à venir.