En campagne pour les élections européennes prévues en mai prochain, Marine Le Pen affiche déjà son intérêt pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. La présidente du Rassemblement national a assuré en ce sens qu'il pouvait y avoir de nombreuses convergences entre les idées qu'elle défend et celles partagées par le chef des Insoumis à l'Assemblée nationale.

Il faut dire qu'avec l'opportunité de restructuration du paysage politique apportée par le mouvement des Gilets jaunes, Marine Le Pen tente depuis plusieurs semaines de rebattre les cartes en sa faveur !

La patronne de l'extrême-droite française s'est ainsi lancée à la conquête des électeurs insoumis qui ont pourtant voté au total opposé de sa formation sur l'échiquier politique.

Des idéaux qui convergent

Dans son interview parue lundi dans le quotidien suisse Le Temps, Marine Le Pen note toutefois d'entrée de jeu qu'elle est « aux antipodes » de la position de Jean-Luc Mélenchon sur les questions d'immigration et de fondamentalisme religieux ! Des désaccords qui ne doivent, selon elle, pas faire perdre de vue aux Français qu'elle reste très proche du tribun sur un certain nombre de sujets.

Référendum d'initiative citoyenne, nationalisation des autoroutes, dénonciation des accords de libre-échange, ou encore opposition farouche au projet de loi sur "les fake news", voilà autant de points que la candidate malheureuse de l'élection présidentielle de 2017 agite pour montrer sa proximité avec les Insoumis.

Une proximité qu'elle entend mettre à profit lors du scrutin européen.

Un électorat d'Insoumis à ne pas négliger

La députée du Pas-de-Calais a d'ailleurs tenu à rappeler que son programme et celui porté par Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne de 2017 avaient tous les deux rassemblé plus de 40% des votes exprimés par les Français.

Un score assurément historique qu'elle déplore ne pas leur avoir permis de récolter plus que 25 députés sur les 577 que compte l’Assemblée nationale en France.

Toujours dans les colonnes du quotidien suisse, la présidente de l'ex-Front National a largement critiqué le traité d'Aix-la-Chapelle signé mardi par Emmanuel Macron et Angela Merkel.

Un texte qui, selon elle, traduirait un abandon par la France de sa souveraineté aux mains de l'Allemagne. Une "trahison" envers la nation, alors qu'elle continue de fustiger la politique migratoire de l'exécutif qu'elle juge trop laxiste, là où il faudrait "fermeté" et "dissuasion".