Censé répondre à la colère portée depuis plusieurs semaines par les "gilets jaunes", le grand débat national a débuté mardi 15 janvier avec un déplacement d'Emmanuel Macron à la rencontre de 600 maires à Bourgtheroulde. Petit tour d'horizon sur les modalités exactes de l'organisation des discussions appelées à s'étaler sur le terrain dans les deux prochains mois.
Il faut dire que depuis un mois et l'annonce de sa tenue par Emmanuel Macron, le "grand débat national" laisse perplexe sur la réelle possibilité de le mettre en oeuvre ! Et jusqu'ici pour beaucoup, le concept reste assez flou sur qui peut organiser un débat ?
Comment ? A quelle date et sous quelles horaires ? Mais plus encore, comment seront les propositions seront-elles restituées ?
Mis en ligne mardi soir, le site internet du Grand débat est venu peu à peu lever le voile sur ces interrogations auxquelles Edouard Philippe tentait déjà d'apporter des réponses ! Bien sûr, si le gouvernement peine encore à convaincre une bonne partie des Gilets jaunes encore massés sur les ronds points, on assure à Matignon que ce débat a vocation à désamorcer la crise.
Qui ? Quoi ? Comment ?
Tout d'abord, le "grand débat national", ce sont des réunions d'initiative locale organisées un peu partout en France à l'initiative de qui le souhaite ! Dans un communiqué, le Premier ministre invitait d'ailleurs citoyens, élus et institutions, mais aussi organisations à but lucratif ou non à prendre l'initiative pour se saisir de l'occasion et assurer une discussion la plus large et la plus représentative possible.
À quoi ça sert ? Qui peut y participer ? Où et comment ?
— Gouvernement (@gouvernementFR) 16 janvier 2019
Le #GrandDebat national commence aujourd'hui et se termine le 15 mars.
Toutes les réponses à vos questions ci-dessous 👇https://t.co/NdlQmpqTO5 pic.twitter.com/SalvpbQ8Wn
En parallèle, la liste des débats déjà programmés dans chaque région peut être consultée à tout moment sur le site du "grand débat national".
Un numéro vert est même en service pour toute information y afférent : 0800971111 pour la France métropolitaine et 0033182710339 pour les territoires d'Outre-Mer et les Français de l'étranger. La possibilité est aussi parfaitement donnée de faire parvenir sa contribution par courrier à la Mission Grand Débat - 244, bd Saint-Germain, 75007 Paris ou sur la plateforme en ligne.
Comment organiser un débat local ?
Pour les modalités pratiques concernant l'organisation d'un débat local, il est important de noter qu'il faudra s'enregistrer sur le site internet granddebat.fr et le déclarer ! Un kit méthodologique est directement mis à disposition sur la plateforme en ligne pour guider dans l'organisation : c'est un "Mode d’emploi" présentant un déroulé type des réunions, les "démarches à suivre de la création à la restitution d’une réunion", et les "bonnes pratiques pour animer une réunion".
Des fiches sur les thématiques proposées par le chef de l'Etat sont ainsi disponibles en ligne, avec à l'appui de données statistiques sur chaque région (population, couverture énergétique, transports, etc.), tout cela dans le but de servir de base aux discussions !
L'ensemble des contributions seront rendues publiques et des conférences citoyennes mises sur pied par tirage au sort dans le chaque région dès le 1er mars : des conférences qui soumettront au président de la Républiques les pistes concrètes ressorties des échanges avec les Français.
Deux ministres et cinq garants pour organiser
Bien sûr, l'exécutif a mandaté deux de ses membres, Emmanuelle Wargon et Sébastien Lecornu, pour faire vivre le débat entre logistique et contact avec les maires ! Une tâche que la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et le ministre en charge des Collectivités territoriales devront également coupler avec la mise en place de réunions régulières aux côtés des partenaires sociaux, des associations, et des élus pour évoquer l'évolution du Grand débat.
Dans le même temps, un collège de cinq "garants" veillera à l’impartialité et la transparence des échanges. Dévoilés ce jeudi, Jean-Paul Bailly et Isabelle Falque-Pierrotin ont été désignés par Matignon, Pascal Perrineau par le Sénat, Guy Canivet par l'Assemblée nationale, et Nadia Bellaoui par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Reste désormais à savoir si la formule suffira à séduire les Français pour assurer le succès de l'initiative.