Le regard de la presse est braqué depuis ce mardi matin en direction de l'Elysée. La raison, c'est l'annonce faite dans un entretien au Point par Ismaël Emelien de sa démission prochaine du poste de "conseiller spécial" d'Emmanuel Macron. Cité durant l'été dernier dans l'affaire Benalla, le macroniste de la première heure devient le deuxième poids lourd du palais à tirer révérence.

Officiellement, le très proche d'Emmanuel Macron inscrit sa démission dans le sillage de la prochaine parution d'un livre sur le progressisme qu'il co-signe avec David Amiel, autre conseiller de l'Elysée et benjamin de la campagne présidentielle.

Une opération qu'il juge parfaitement incompatible avec le voeu de silence absolu adressé au chef de l'Etat dès son entrée en fonction en mai 2017.

Et déjà, le jeune trentenaire place ce départ dans une nouvelle phase de son engagement. Il se dit désormais prêt à s'implanter comme un relais dans la société afin de défendre les valeurs du progressisme trop souvent laissé à l'abandon. Une place loin de la sphère de décision politique d'où il estime qu'il sera beaucoup utile, tout en gardant l'oreille attentive du président de la République.

Renouvellement des services

C'est donc vers une réorganisation profonde que l'Elysée a engagé ses services, avec le départ de cet autre très proche collaborateur d'Emmanuel Macron.

En effet, au tout début de l'année, c'était déjà le directeur de la communication du palais, Sylvain Fort, qui pliait ses bagages, invoquant des raisons personnelles.

Après sa plume, voilà donc le chef de l'Etat qui va devoir se priver de son stratège en chef. Surnommé le "couteau suisse de la macronie" par le secrétaire général de la présidence Alexis Kohler, Ismaël Emelien a suivi Emmanuel Macron depuis le ministère de l'Économie.

Ombre du candidat puis du président, il est celui qui lui susurre les dernières recommandations dans le creux de l'oreille. Preuve est donc que la crise des Gilets jaunes a fait bouger les lignes.

Un lien qui fait tâche

Dans les coulisses, aucun doute que l'Elysée se livre à un grand ménage dans ses rangs à l'aube du renouveau annoncé pour l'acte II du quinquennat Macron !

Ismaël Emelien avait en effet été directement mis en cause par Alexandre Benalla qui lui aurait transmis des vidéos de surveillance de Paris obtenues illégalement auprès de policiers suite aux révélations des violences du 1er mai.

Des images qui s'étaient retrouvées en circulation sur des comptes Twitter pro-Macron, afin de servir de justificatifs aux décisions prises à l'encontre de l'ancien chargé de missions. En plus, avec son nom de retour sur le devant de la scène via les enregistrements de Mediapart, certains pourraient déjà juger de bon ton la nouvelle qui éviterait à l'exécutif de subir d'éventuels rebondissements.