Jeudi, Gérard Larcher était l'invité de la matinale d'Europe 1. Le président Les Républicains du Sénat en a profité pour adresser une réponse cinglante à son homologue de l'Assemblée nationale sur les crispations créées autour de l'affaire Benalla. Depuis une semaine, Richard Ferrand reproche en effet à la Chambre Haute son attitude vis-à-vis d'un dossier dont il estime qu'il ne s'agit que d'une dérive individuelle d'un ancien membre du personnel de l'Elysée.

Une situation électrique qui n'est pas loin de provoquer une crise constitutionnelle.

Pour mémoire, le jeudi 21 mars, le bureau du Sénat prenait la décision officielle de saisir la justice au sujet de trois proches collaborateurs d'Emmanuel Macron auditionnés dans le cadre du feuilleton Benalla. Le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, le directeur de cabinet de l'Elysée Patrick Strzoda, ainsi que le commandant du GSPR le général Lionel Lavergne sont épinglés pour des témoignages contradictoires et des omissions. Et l'ancien maire de Rambouillet de se justifier : "Nous avons fait le droit et jamais de politicailleries".

Larcher assume de simples "suspicions"

La réponse s'est ainsi voulue claire par rapport aux propos tenus la veille par le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand qui dénonçait, sur le même plateau d'Europe 1, les "politicailleries" du Sénat. Le sénateur des Yvelines note que son homologue et lui-même ont un rôle important à jouer pour faire respirer la démocratie représentative mise à mal par l'exercice du pouvoir macronien. Il insiste sur le fait que la stricte séparation des pouvoirs a été respectée tout au long du travail de la Commission d'enquête parlementaire sénatoriale.

Quant à l'argument de la majorité selon lequel le Palais du Luxembourg n'aurait pas assez d'éléments pour étayer d'éventuels soupçons sur les trois collaborateurs du président de la République, Gérard Larcher l'assume : il ne s'agit pour l'heure que de simples suspicions.

Il met en avant le fait que le dossier a été transmis au parquet dans le strict cadre de l'article 40. Le simple exercice du devoir des sénateurs donc, qu'il n'appartient pas à personne de juger comme une arrière pensée politique ! Pour la suite, le politicien de 69 ans remet entre les mains de l'autorité judiciaire la charge de trancher sur la pertinence du dossier : il entend à ce propos lui accorder sa pleine et entière confiance.