L'Elysée a confirmé mercredi après-midi la démission du Nathalie Loiseau partie conduire la liste "Renaissance" de la majorité pour le scrutin européen de mai prochain. Dans la foulée, deux autres départs ont été annoncés. Il s'agit de celui de Benjamin Griveaux, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement, mais aussi de Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat en charge du Numérique, auprès de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin. Ce sont là trois personnalités fortes de l'exécutif qui s'en vont s'engager dans des batailles électorales dont le dénouement s'annonce pour le moins électrique.
Clément Beaune proche du Quai d'Orsay
Avec le départ de la ministre des Affaires européennes, les hypothèses ne cessent de fuser en coulisses sur son remplacement. Selon Le Monde, le conseiller Europe d'Emmanuel Macron, Clément Beaune, est celui qui semble le mieux remplir les conditions pour lui succéder. D'ailleurs pour une source du quotidien calée sur ces questions, avec le temps de la campagne européenne, les négociations sur le Brexit qui s'éternisent et les discussions budgétaires à venir, il serait de bon sens de disposer d'une personne déjà opérationnelle.
Proche du locataire de l'Elysée depuis son passage à Bercy, le très discret conseiller tient plutôt bien le profil. Il est d’ailleurs le principal concepteur de la pensée européenne portée par le président de la République le 5 mars dernier au travers d'une tribune adressée aux peuples des 28 pays membres de l'Union européenne.
Aucun doute que son expérience jouera en sa faveur, au risque de déséquilibrer la parité gouvernementale défendue par Emmanuel Macron. Dans tous les cas, avec les conclusions du Grand débat qui restent très attendues, la décision devrait être tranchée d'ici à la fin de la semaine.
La bataille lancée pour Paris
Du côté de Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi, le départ se fait, lui, sur fond de bataille pour l'investiture de La République En Marche en vue des élections municipales à Paris en 2020.
Si le porte-parole du gouvernement déclarait pourtant ces dernières semaines qu'il ne dévoilerait ses intentions qu'au printemps, il semble avoir quelque peu été bousculé dans son calendrier par son cadet marcheur. A l'annonce du remaniement, il a ainsi tenu à afficher sa reconnaissance pour les quelques 21 mois qu'il a passés au service des Français.
Une aventure passionnante pour celui qui n'a toutefois pas encore reçu l'onction du parti présidentiel. Désormais, Benjamin Griveaux va ainsi pouvoir travailler une image durcie par son rôle de « bouclier » d'Emmanuel Macron. Il peut déjà compter sur quelques soutiens dont la secrétaire d'Etat à l'égalité Femmes-Hommes, Marlène Schiappa, ou encore le sénateur LaREM de Paris, Julien Bargenton. Une mauvaise nouvelle pour Mounir Mahjoubi qui avait annoncé en début mars, à la surprise générale, sa volonté de briguer la candidature des Marcheurs pour la mairie de Paris.