Sur RTL, on apprenait mardi que Laurent Wauquiez avait finalement décidé de présenter provisoirement dans le désordre la liste des candidats aux élections européennes. Objectif affiché, maintenir la pression sur les différents prétendants, alors que les intentions de vote donnent pour l'instant 14 sièges à la liste LR. Une idée qui n'a pas vraiment été du goût de nombreux cadres du parti.

Il faut dire qu'avec les récents sondages qui montrent Les Républicains à la peine loin derrière La République En Marche de Stanislas Guérini et le Rassemblement national de Marine Le Pen, la stratégie suivie par le parti pouvait sembler osée. Nombreux sont en effet ceux qui espéraient pouvoir tirer une place parmi la dizaine dont est créditée la formation historique de la droite et du centre.

Le président de région Auvergne-Rhônes-Alpes faisait d'ailleurs valoir devant des députés en réunion de groupe à l'Assemblée, quelques heures après son annonce, qu'il entendait de cette stratégie qu'elle révèle ceux qui ont vraiment la volonté et l'énergie d'y aller.

Une décision prise en solitaire, sans même que la tête de liste du parti, François-Xavier Bellamy, en soit informé.

Gérard Larcher et Bruno Retailleau ulcérés

La nouvelle a en tout cas été assez diversement appréciée en interne, pour ne pas dire qu’elle a ulcéré un bon nombre de responsables politiques des Républicains. Tout cela, à commencer bien sûr par les deux figures fortes de la famille politique au Sénat, à savoir son président, Gérard Larcher, mais aussi le président du groupe LR et ancien soutien de François Fillon, Bruno Retailleau.

Parmi les seuls ténors de la droite à soutenir la liste LR après le rapprochement entre Raffarin et Emmanuel Macron, les deux hommes en ont clairement assez d’être "pris pour du menu fretin".

Ils ont ainsi brillé par leur absence à la commission d’investiture tenue mercredi dès 17h. Et si Laurent Wauquiez s'est ravisé jeudi, aucun doute que leurs échanges le matin y auront contribué.

Nicolas Sarkozy associé "ni de près ni de loin"

Mais pas seulement, car la colère de Nicolas Sarkozy sur ce dossier a, elle aussi, dû avoir son rôle à jouer dans ce revirement. L’ancien président de la République n’a pas du tout digéré le fait que la direction des Républicains lui attribue, en off, la paternité d'une telle idée ! Il s'est ainsi défendu auprès d'un de ses fidèles soutiens, de n'avoir jamais été associé de près ou loin à cette liste.

L'ancien patron LR estime même que l'initiative constitue un véritable bazar.

Il note en effet qu'étant tout juste crédité de 10% d'intentions de vote, on ne met pas ses candidats sous pression. La mise en garde semble avoir été entendue puisque les membres de la commission d’investiture auront trouvé jeudi, à leur arrivée dans les locaux du parti, la liste des 26 premiers candidats dans le bon ordre.