Les responsables LR se sont réunis au matin le mardi 5 mars afin de statuer sur le cas de Jean-Pierre Raffarin. L'ancien Premier ministre avait fait savoir dans un entretien au Figaro paru la veille qu'il apporterait son soutien à Emmanuel Macron à l'occasion des élections européennes de mai prochain. Une décision qui a provoqué la colère de nombreux cadres de la droite.
Le parti dirigé par Laurent Wauquiez a toutefois décidé de ne pas sanctionner celui qui aura été, durant de longues années, l'une de ses principales figures de proue. Après le traumatisme de la séquence autour des Constructifs, les dirigeants LR ont préféré acter le fait qu'avec cette prise de position, le ténor de la droite signifiait tout simplement son départ de son ancienne famille politique.
Pour un responsable du parti qui s'est confié au Figaro, il n'est pas question de « victimiser » l'un des fondateurs de l'UMP devenu Les Républicains. Et cela, même si la préférence de ce dernier pour le président de la République reste une pilule difficile à avaler. D'ailleurs, le sénateur de la Vendée Bruno Retailleau l'accusait sur RTL d'entretenir la confusion dans l'esprit des Français.
Raffarin confiant dans le projet de Macron
Pour rappel, l'ancien Premier ministre chiraquien a assuré que s'il ne disposait pour l'heure que du texte écrit par le président, il représentait à ses yeux le projet européen le plus abouti. Un projet dont il notait se sentir assez proche pour accorder son soutien à Emmanuel Macron !
De plus, le politicien de 70 ans estime que l’action européenne est davantage entre les mains de l’exécutif.
Des raisons suffisantes, selon lui, pour justifier son refus de soutenir la liste des Républicains que le président du Sénat Gérard Larcher avait pourtant appelée à voter la semaine dernière. C'est donc un nouveau camouflet pour la droite de Laurent Wauquiez largement décrochée dans les enquêtes d'opinion sur le scrutin de mai prochain.
Une façon de disloquer un peu plus la droite et le centre.
Des critiques de tous les côtés
Interpellée par Le Figaro sur la position assumée par Jean-Pierre Raffarin, la numéro 2 de la liste LR pour les européennes, Agnès Evren, estime qu'il a enfin apporté de la clarté dans son discours, même si elle regrette la prise de distance de l'ancien sénateur de la Vienne !
Interrogé sur BFMTV mardi matin, Guillaume Peltier, note, lui aussi, que la séquence ne révèle que de la simple « clarification ».
Le vice-président des Républicains assure d'ailleurs que, concernant les questions européennes, l'ancien Premier ministre partage, avec Alain Juppé ou Pierre Moscovici, une vision qui n'est plus celle du parti. Et si Wauquiez a, lui, choisi de minimiser la situation, d'autres avaient espéré des sanctions. C'est le cas du député Eric Ciotti ou encore de son camarade de l'Hémicycle Eric Woerth qui invitait Raffarin à rapidement retirer son soutien au chef de l'Etat.