A l'occasion de la campagne pour les Européennes de mai prochain, Nathalie Loiseau entend défendre sa vision d'une Europe beaucoup plus sociale. C'est en tout cas ce qui ressort clairement d'une interview qu'elle a livrée au Parisien mercredi. La tête de liste de La République En Marche y détaille les mesures phares qu’elle préconise pour améliorer la situation des Français, de même qu'elle apporte quelques précisions sur les tenants et les aboutissants de sa relation avec Emmanuel Macron. Une relation qu'elle assure être pleine de confiance.
Il faut dire qu'après deux ans d'exercice du pouvoir marqués par des politiques particulièrement orientées à droite, la majorité présidentielle espère amorcer un tour de vis à gauche.
C'est ce que soutient l'ex-ministre en charge des Affaires européennes lancée dans la course pour le Parlement européen depuis deux semaines. Elle avance d'ailleurs quelques pistes à suivre pour concrétiser sa volonté d'une Union européenne qui protège mieux ses peuples. La poursuite du combat engagé par l'exécutif sur le travail détaché en fait partie.
A travail égal, coût égal pour l'employeur
En effet, Emmanuel Macron avait déjà obtenu des 27 pays membres de l'UE un aménagement pour des restrictions sur la durée du travail détaché. Désormais, Nathalie Loiseau souhaite poursuivre en obligeant les patrons à faire le versement de cotisations sociales beaucoup plus généreuses que celles qui se font actuellement.
Elle estime que le dispositif devrait permettre de mettre un point final clair au dumping social.
Objectif affiché, mettre en oeuvre la politique selon laquelle, à travail égal de deux salariés de pays différents, le coût se doit d'être le même pour l’employeur. Si la mesure pourrait difficilement accueillir l'approbation de certains pays de l'Est, elle se pose en tout cas comme un argument de poids pour la majorité.
Plus question de laisser passer le moindre détail, lorsque l'exécutif reste très attendu sur les annonces que fera le président de la République la semaine prochaine.
Appel à la mise en oeuvre d’un smic européen
Dans le même temps, l'ancienne directrice de l'ENA s’est alignée sur la posture d’Emmanuel Macron qui réclame à ses homologues la mise en place d'un smic à l'échelle européenne !
Elle revendique la portée d'un tel mécanisme qui permettrait à tout Européen de jouir d'un revenu décent, quelque soit le coin du vieux continent où il se trouve : elle appelle à ce que pour chaque pays, ce smic européen soit porté à hauteur minimum de la moitié du salaire médian.
Pour le reste, Nathalie Loiseau note avoir souvent l'occasion de rencontrer en tête à tête le chef de l'Etat auquel elle prête une véritable passion pour l'Europe. Elle souligne d'ailleurs partager son engouement. Quant à la perspective de siéger plus tard à la présidence de la Commission européenne occupée par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, la candidate assure ne pas y être prête. Elle précise toutefois imaginer un Français ou une Française à son poste.