Les sondages se succèdent semaines après semaines depuis début mars et le lancement de la campagne européenne. Dans l'ensemble, la tendance reste la même, malgré quelques divergences sur les positions occupées par les uns et les autres dans la course. La République En Marche et le Rassemblement national pointent toujours largement en tête devant Les Républicains, tandis que le reste des formations politiques est cantonné en dessous des 10%. Et si un récent sondage Ifop annonçait déjà le passage en tête de la liste conduite par Bardella, une enquête Harris Interactive parue ce dimanche a quant à elle noté que la liste de la majorité poursuit sa course en tête à 24% d'intentions de vote.

Il faut toutefois noter que l'incertitude est toujours aussi grande chez les électeurs français : ils sont tout juste 46% à déclarer leur ferme intention de participer au scrutin du 26 mai prochain. Et parmi ceux-là, autant dire qu'on note une certaine préférence pour les Marcheurs et les ex-Frontistes. 24% des sondés affichent leur volonté de choisir la liste LaREM-MoDem-Agir portée par Nathalie Loiseau, alors que 21,5% assurent qu'ils voteront pour Jordan Bardella.

Les Républicains toujours décrochés

Avec cet écart de 2,5 points qui reste inchangé même dans la perspective d’une candidature Gilets jaunes, on peut dire qu'on reste dans la marge d'erreur et que l'issue est plus que jamais incertaine puisque les listes LaREM et RN ont connu une légère progression en une semaine sur fond de trêve politique suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris !

Le philosophe et candidat LR François-Xavier Bellamy voit pour sa part sa liste se stabiliser à 14%, son plus haut niveau.

On est tout de même mieux que les fameux 8% dont était crédité le parti de Laurent Wauquiez il y a encore trois mois. Pour le reste, les Insoumis arrivent en tête avec 9,5% des intentions de vote, juste devant les 9% d'EELV portés par Yannick Jadot.

Candidat du PS et de Place publique, Raphaël Glucksmann pointe à peine à 6,5%. Comme en 2014, ils ne sont donc que six partis qui dépasseraient les 5% nécessaires pour obtenir des élus au Parlement européen.

Le paysage politique toujours en recomposition

Mais, bien au-delà de cet ordre d’arrivée, l'analyse des différentes sensibilités laisse apparaître un tout autre visage de l'échiquier politique français, deux ans à peine après la recomposition qui a porté Emmanuel Macron à l'Elysée !

Dans ce nouveau paysage, on distingue aisément quatre blocs majeurs, avec la droite et le centre LR-UDI qui affichent 15,5% des intentions de vote, la majorité qui se tient à 24%, la coalition RN-DLF à 25,5%, et le bloc de gauche à 31,5%.

Le score cumulé de la gauche apparaît moins important que par le passé, mais il se montre désormais plus élevé que celui de la droite. La preuve que l'opération de récupération d'une partie des électeurs LR réussit bien au parti présidentiel. A noter enfin que sur le clivage entre pour ou contre l'Europe, les partisans du premier restent majoritaires. De LR à Génération.s de Benoit Hamon, en passant par l'UDI, LaREM, EELV et le PS, 6 personnes sur dix entendent voter pour une liste qui désire changer l’UE sans toutefois en sortir.