Le scrutin européen se tiendra dans exactement cinq semaines. A noter que, suite à l'incendie qui a ravagé lundi Notre-Dame de Paris, l'ensemble des partis politiques ont décidé de mettre une pause à leurs campagnes respectives. Une trêve qui ne devrait toutefois pas manquer de prendre fin lundi prochain au lendemain du dimanche de Pâques. En attendant, l'Ifop a remarqué, dans sa récente enquête quotidienne, une légère progression des intentions de vote en faveur le Rassemblement National qui passe de peu devant les Marcheurs.
S'agirait-il d'un frémissement passager dans cette campagne européenne jusqu'ici bipolaire ?
Ou serait-ce alors le début d'une tendance qui pourrait se confirmer dans les jours à venir ? Dans son sondage paru vendredi, l'institut souligne un passage de flambeau entre En Marche et le RN. Autant dire que l'événement n'est pas anodin puisqu'avec le Grand débat, Emmanuel Macron avait réussi à faire retrouver quelques couleurs à son camp. Et si l'écart de 0,5 point reste dans la marge, c'est une première depuis le début du mois de mars.
LR grignote son retard
La formation de Marine Le Pen est à présent créditée de 22,5% des intentions de vote pour l'échéance du 26 mai prochain. La liste de la majorité emmenée par Nathalie Loiseau reste quant à elle plafonné à 22%. Un score tout à fait honorable pour les Marcheurs, alors que le chef de l'Etat continue de cristalliser les colères.
Dans le parti et chez ses alliés, on reste confiant sur la dynamique qui pourrait être créée autour du Président dans les prochaines semaines.
Pour l'heure, le bon vent souffle plutôt du côté de la droite, avec LR qui continue doucement à refaire son retard sur les premiers ! Conduite par François-Xavier Bellamy, la liste du parti serait désormais créditée de 14% des voix en cas d'élections ce dimanche, selon l'Ifop : un retour en grâce à mettre sur le dos des personnes âgées et des électeurs de François Fillon, pendant que DLF pointe de son côté à 4,5%, devant Les Patriotes à 2% et l'UDI à 1,5%.
LFI talonné par le PS
Du côté gauche de l'échiquier politique, les rapports de force ont pour ainsi dire beaucoup évolué. Aucune liste ne pointe toujours au-dessus de la barre symbolique des 10%, avec d'ailleurs La France insoumise qui affiche une chute plutôt vertigineuse. L'activisme incontestable de Manon Aubry, tête de liste LFI ne suffit pas à inverser une tendance de plus en plus marquée par l'abstention de la base électorale et les querelles internes qui déchirent le mouvement.
Derrière Yannick Jadot et EELV qui tirent leur épingle du jeu à 8,5%, le parti de Jean-Luc Mélenchon ne bénéficie que 7% des intentions de vote et se fait même talonner par la liste PS annoncée à 6,5% avec un Raphaël Glucksmann en difficulté en ce début de campagne ! Benoît Hamon et Génération.s sont quant à eux toujours donnés à 3%, alors que l'hypothèse d'une liste de gilets jaunes les place à 3%, même si celle-ci semble plus que jamais inenvisageable.