La question est sur toutes lèvres depuis quelques semaines. Nicolas Sarkozy serait-il devenu en coulisses le nouveau mentor d'Emmanuel Macron ? Avec les indiscrétions qui ne cessent de se multiplier autour de l'ancien patron des Républicains, tout laisse à penser qu'une certaine proximité s'est installée entre les deux hommes. Pas assez pour y voir une grande amitié ou une future alliance pour un éventuel retour. Mais tout de même suffisant pour amener certains à déjà imaginer le chef de l'Etat en marionnette de l'ancien Président.

Il faut dire que quand Emmanuel Macron prenait ses quartiers au palais de l'Elysée en mai 2017, peu nombreux sont ceux qui aurait prédit une telle évolution des choses.

Dimanche dernier, le chef de l'Etat se tenait au côté de Nicolas Sarkozy à l'occasion de la commémoration du 75e anniversaire. des combats de la seconde guerre mondiale sur le plateau des Glières, dans les Alpes. Un moment censé symboliser l'unité nationale, de l'avis de Nathalie Loiseau.

Sarkozy régulièrement consulté

Mais pour l'ancien patron du Conseil constitutionnel français, Jean-Louis Debré, il ne fait aucune doute que l'absence de François Hollande laisse une tache à cette volonté affichée de promouvoir l'unité nationale ! Au micro de LCI, il abondait même en assurant que le président de la République était plus dans le besoin de normaliser sa relation avec Nicolas Sarkozy, dans la perspective de porter un résultat favorable aux élections européennes et municipales à venir.

D'un autre côté, il note que l'ancien chef de l'Etat nourrit le besoin de profiter de Macron pour faire revenir sa parole dans le débat public. En coulisses, Nicolas Sarkozy glisse ainsi sa satisfaction d'avoir l'oreille du locataire de l'Elysée qui le consulte à la différence de sa famille politique. Le Figaro croit même savoir de confidences à un élu qu'Emmanuel Macron lui aurait fait parvenir sa tribune sur l'Europe, avant publication, dans l'optique de recueillir quelques suggestions.

Toutefois, celui qui saluait assez tôt le début de quinquennat, n'hésite pas à alerter quand il le sent. Comme sur la question du maintien de l'ordre bousculé depuis plusieurs semaines par le mouvement des Gilets jaunes.

Une cassure avec François Hollande

Pour Les Républicains, cette entente cordiale ne serait en réalité qu'un jeu politique du chef de l'Etat pour tenter de reprendre la main après une séquence difficile.

Emmanuel Macron envoie ainsi des signaux à son électorat de droite, tout comme avec la désignation de l'ancienne juppéiste Nathalie Loiseau, partie porter la liste de la majorité aux européennes. Il avait d'ailleurs habillement obtenu le soutien de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, ténor de la droite.

A noter que la relation du président de la République avec Nicolas Sarkozy n'a absolument rien à envier à celle partagée avec son prédécesseur François Hollande. Si l'ancien dirigeant des Républicains note ne pas souvent être suivi dans les actes par Emmanuel Macron, le mentor socialiste de ce dernier préfère, lui, verser dans la critique permanente. Il le taclait encore dimanche dernier en estimant qu'à toujours vouloir tout bousculer, le chef de l'Etat avait fini par tout arrêter.

A côté, l'ancien numéro du PS confie savoir que Sarkozy et Macron se voient assez régulièrement et que son ancien protégé serait désormais plus proche des idées de la droite que des siennes sur le plan social ou fiscal.