Vendredi, les résultats du baccalauréat 2019 ont été rendus publics pour l'ensemble des académies en France, moyennant quelques approximations. Car il faut dire que pour la première fois depuis des décennies, l'examen a été émaillé par des couacs qui ont soulevé ces derniers jours la polémique autour du très sensible ministère de l'Education nationale. Mis en cause par des enseignants grévistes et des responsables politiques de gauche, Jean-Michel Blanquer défend sa gestion de la crise, et entend bien ne rien céder sur ce dossier.

D'après les premiers chiffres annoncés, ils sont 77,7% parmi les candidats enregistrés à avoir été admis dès le premier groupe, toutes filières confondues, malgré un contexte tendu sur fond de rétention de copies. Le pourcentage de réussite s'envole même à 79,5% du côté des filières généralistes même si cela représente une baisse de 1,3 point sur un an. Dans les filières technologiques, on est un peu plus bas à 75,4% (+2,2%), non loin du score dans les filières professionnelles qui comptent 75,8% (+0,1%) de candidats définitivement admis.

Pour Blanquer, l'Education nationale n'a rien à se reprocher

Pour Jean-Michel Blanquer, invité du JT de 20H sur TF1, la séquence a causé du tort à ce qui est devrait en réalité être l'un des plus beaux rendez-vous républicains. En tentant l'abîmer au nom d'une opposition à la réforme du BAC qu'il a annoncée depuis 2017, le ministre estime que c'est un poids inutile qui est mis sur la tête des élèves en attente de leurs résultats. Il s'inscrit d'ailleurs en faux par rapport aux reproches adressés, actant que des sanctions seront prises en temps voulu contre ceux qui ont retenu des copies.

Des sanctions que chez Les Républicains, on appelle à être sévères, même si, pour l'heure l'ancien recteur d'académie assure qu'elles ne sont pas d'actualité.

Remerciant la grande majorité des professeurs qui ont mené à terme leur travail, celui-ci a noté que tout au long de la semaine, les services de son ministère et le corps enseignant ont veillé à ce que le moins d'élèves soient lésés. Il affiche plus que jamais son ouverture à la négociation dans un cadre républicain, et assume les dispositions prises pour gérer la situation.

Tentation à gauche pour des recours contre la méthode Blanquer

Car, du côté du PS, on a dénoncé dans un communiqué la solution mise en oeuvre par Jean-Michel Blanquer pour gérer l'absence de notes des candidats dont les copies étaient retenues. Pour Olivier Faure, le stratagème qui a consisté à remplacer provisoirement la note du baccalauréat par celle du de contrôle continu, vient sans aucun doute ajouter "de la confusion à la tension".

Et déjà, on laisse planer dans les rangs de la gauche la perspective pour l'opposition de mener une contestation juridique pour mettre en déroute l'exécutif.

Et autant dire que dans la majorité, on est vent debout contre une telle initiative qui ne viserait qu'à fragiliser un ministre très apprécié dans l'un des secteurs forts de la macronie. Le député LaREM du Val-d’Oise, Aurélien Taché, estime ainsi que tout le monde doit se montrer raisonnable pour trouver les voies et moyens apaisés de débloquer une situation potentiellement explosive. Toutefois, le chemin s'annonce long même les résultats complets sont attendus lundi, avec des postures difficiles de dépasser.