Lundi, le maire de Signes, Jean-Mathieu Michel, est décédé après avoir été renversé par un fourgon qui tentait de déverser illégalement des gravats sur une voie privée de la petite commune de 2700 habitants. Une information judiciaire a été ouverte pour homicide involontaire dès mardi, et le conducteur du véhicule a été déféré au tribunal de grande instance de Toulon ce mercredi. A l'annonce de la nouvelle, de nombreuses personnalités politiques ont, elles, laissé éclater leur stupeur face à un drame, témoignage des difficultés rencontrées par les élus.

Ils sont en effet nombreux à avoir témoigné de leur solidarité en présentant très vite leurs condoléances à la famille du maire disparu, mais aussi à ses administrés. On peut ainsi apercevoir sur Twitter les messages de soutien et d'indignation qui se succèdent, face à ce que le président des maires ruraux du Var, Vanik Berberian, constate comme la preuve l'élu local a besoin d'être beaucoup mieux considéré. Une analyse globalement bien partagée par les membres du gouvernement, mais aussi par des politiques qui n'hésitent pas à crier leur colère.

Colère à droite comme à gauche

C'est le cas notamment de l'indéboulonnable président du Sénat, Gérard Larcher, qui s'offusque que les maires ne soient plus seulement à portée d'engueulade.

Même son de cloche à Debout La France, où Dupont-Aignan s'est dit profondément révolté qu'un élu local puisse mourir dans le cadre de ses fonctions pour s'être tout juste opposé à un dépôt illégal de gravats. Le député de l'Essonne a également noté nourrir une certaine honte face à ce qu'il qualifie désormais comme un ensauvagement de la société française devenu insupportable.

De la "colère" et de la "consternation", on pouvait également en sentir dans la bouche de Valérie Boyer, députée LR des Bouches-du-Rhône, très émue. Tout comme le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui y voit un "drame" qui doit "alerter" l'ensemble de la classe politique sur les conditions d'exercice du mandat d'élu devenues insoutenables.

Pour lui, il n'est pas compréhensible d'en arriver là alors que Jean-Mathieu Michel exerçait simplement ses fonctions de Maire et intervenait contre une incivilité, comme il le fait depuis 1983.

L'exécutif au chevet des maires

Les réactions se sont faites tout aussi marquantes du côté de l'exécutif, avec Emmanuel Macron qui entrait en contact avec la famille du maire dès la matinée de mardi, selon Var Matin. Le président de la République postera dans la foulée un message témoignant de sa compassion pour les habitants de Signes, de même qu'il rendra hommage à l'engagement de l'élu. Il se verra d'ailleurs immédiatement emboîter le pas par la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, qui a tenu à apporter un soutien appuyé à la famille du maire tragiquement décédé.

Pour le reste, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand a, lui, présenté ses condoléances à la famille du défunt au nom de l'ensemble du Palais Bourbon. Une intention partagée par le maire d'Antibes Jean Leonetti, mais aussi par la députée de Paris Olivia Grégoire, qui ont, tous deux, renouvelé leur soutien aux élus locaux de France. Ils estiment que désormais, l'Etat doit prendre sa part pour aider ces responsables du quotidien qui sont, eux, plus que les autres confrontés à la forte montée de la violence dans la société.