Dans un entretien paru lundi au Parisien, le député européen et secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts, David Cormand, a affiché les ambitions de son mouvement pour les Municipales de 2020. Débordant de confiance pour la bataille parisienne, le politicien de 44 ans en a même profité pour condamner les violences perpétrées à l'endroit des Marcheurs suite au vote du Ceta.

Plutôt ouvert sur des perspectives d'alliances avec la gauche, il revendique désormais que les écologistes se saisissent pleinement du leadership à Paris.

Il faut dire qu'entre le début de campagne poussif de Benjamin Griveaux et les polémiques autour d'Anne Hidalgo, le numéro un d'EELV commence déjà à se projeter. La capitale a toujours été l'objet de nombreuses convoitises à gauche comme à droite, et il semble bien que la formation emmenée par Yannick Jadot aux européennes, ne soit aujourd'hui plus en reste dans la course. C'est en tout cas ce que laisse entendre la récente sortie de l'ancien conseiller régional de Haute-Normandie qui voit très clairement sa formation s'imprimer dans le paysage.

Aucune alliance en vue avec En Marche

Mais encore faudra-t-il tomber d'accord au sein du parti écologiste sur la stratégie d'alliances à développer dans les tous prochains mois. En effet, là où Yannick Jadot a noté ne pas être opposé à la formation des pôles de rassemblement avec le centre droit au second tour, David Cormand se veut, lui, beaucoup plus réservé. Il estime pour sa part que si des maires "divers droite" venaient à être favorable à des cantines bio, à des jardins partagés, ou affichaient leur hostilité à la mise en place d'autoroutes alors pourquoi pas, sans réelle euphorie.

D'autant que chez EELV, on estime que la fibre écologique est plus à chercher auprès des élus de gauche que ceux de droite, ardents défenseurs du libre-échange.

Bien sûr, pour le secrétaire national du parti, il n'est pas question de repousser celles et ceux qui ont la sincère volonté de construire une nouvelle force écologiste incontournable. Des limites toutefois, avec l'incompatibilité, que ce soit au premier comme au second tour, de copiner avec les nationalistes du Rassemblement national, les conservateurs LR ou les libéraux d'En Marche.

A Paris, la volonté de prendre le pouvoir

Et si on se borne à répéter que l'enjeu des municipales de mars 2020 doit rester municipal, difficile de ne pas y voir un tremplin pour les échéances nationales. A Paris, les dirigeants d'EELV revendiquent donc fermement la gouvernance de la mairie, là où, depuis vingt ans, ils ont été relégués au rôle de seconds couteaux derrière les socialistes.

Pas de nouvel alignement donc derrière la liste d'Anne Hidalgo, mais une affirmation beaucoup plus poussée de la tête de liste du parti, David Belliard, qui aura toutefois fort à faire pour tenter de s'imposer.

Celui-ci était en effet donné quatrième au classement pour l'Hôtel de ville parisien à 13% d'intentions de vote dans une enquête BVA pour Le Figaro parue le 20 juin dernier. Mais, avec sa candidature, c'est un cran supplémentaire que les écologistes espèrent franchir en prenant le leadership dans la capitale, loin de toutes les attentes comme aux européennes de mai dernier. Pour le reste, EELV propose déjà la mise en oeuvre d'une cogestion pour une "alternance bienveillante" avec l'ancien partenaire socialiste et la gauche écologiste.