Mercredi dernier, Cédric Villani annonçait officiellement son intention de briguer la mairie de Paris au grand dam de son camarade marcheur Benjamin Griveaux. Depuis, le député de l'Essonne a reçu le soutien de 150 militants de la République en Marche qui ont assuré dans les colonnes du JDD voir dans sa candidature le projet initial porté par Emmanuel Macron. Mais en parallèle, le mathématicien s'est déjà fait rattraper par certains de ses futurs adversaires sur des points de son début de campagne qui peuvent par moment laisser sourire.
Il faut dire que, loin des amabilités dont il a souvent été l'objet depuis deux ans de législature, voici désormais Cédric Villani plongé dans la dure réalité de la bataille politique à Paris. Le marcheur dissident au look dandy a en effet du essuyer ces derniers jours les premières salves de ses opposants qui s'activent déjà fortement en coulisses pour tenter de le décrédibiliser. Une stratégie classique que son directeur de campagne n'a pas hésité à dénoncer comme la faiblesse de ceux qui n'ont rien à proposer dans le fond pour la capitale.
Des propositions qui se cherchent encore
N'empêche, chacun y va déjà de son petit trait d'humour comme dans l'équipe municipale sortante d'Anne Hidalgo, où l'adjoint au Logement Ian Brossat (PCF) a moqué le marcheur.
Dans un tweet, celui qui brigue également la mairie de Paris, a épinglé une vidéo où le dissident LaREM semble patauger sur la question des logements pour les classes moyennes. Dans le détail, on peut clairement y voir le mathématicien se lancer dans une tirade quelque peu floue sur l'interrogation soulevée par le journaliste du média Brut entrain de l'interviewer.
Et l'ancienne tête de liste aux européennes d'ironiser en notant que lorsqu'on dénonce avec arrogance le bilan de la majorité actuelle, mieux vaut avoir quelques billes sur ce dont on parle. Un tacle largement partagé sur la Toile, et repris par le sénateur socialiste de Paris Rémi Féraud qui n'a pas hésité à renchérir en indiquant que ce candidat qui sèche sur les dossiers parisiens lui rappelait une certaine Nathalie Kosciusko-Morizet.
Autant dire que les coups sont désormais de sortis et qu'il semble plus que jamais difficile de réussir à les arrêter en chemin.
Des postures qui peuvent surprendre
Surtout pas avec les mesures et priorités évoquées par le nouveau candidat dans un entretien au Journal du dimanche. Modélisation mathématique pour fluidifier la circulation, plans de végétalisation concertés avec des experts, cantines 100% bio pour écoles et maisons de retraite, mais aussi gels des loyers, Cédric Villani entend frapper fort. Et cela à l'image de l'annonce de sa candidature qui n'est pas vraiment passée inaperçue, comme en a témoigné sur Twitter un internaute qui semble lire chez l'élu une pointe d'étonnement vis-à-vis de lui-même.
A noter toutefois, sur un ton beaucoup moins drôle, un extrait d'interview du mathématicien, invité de RTL en mars 2017, qui pourrait bien finir par déranger. Appelé à donner son point de vue sur ce qui ne fonctionne pas dans l'école française par rapport aux systèmes étrangers, le médaillé Fields 2010 s'était lancé dans un rapprochement de la problématique à la question de l'immigration. De quoi lui valoir une pique de Marie-Pierre de La Gontrie et même le qualificatif de "raciste" de Victor Laby, secrétaire de section du PCF Paris, soutien de Ian Brossat.