À l'heure où les enjeux environnementaux requièrent expressément des solutions, les contribuables apportent déjà des réponses à leur échelle. À titre d'exemple, l'adoption du zéro déchet comme nouveau mode de vie rencontre de plus en plus d'adeptes, de même que les voyages peuvent prennent des allures de militantisme grâce à l'écotourisme. Toutefois, si chaque citoyen est un acteur pour l'environnement, Monsieur Tout-Le-Monde n'est pas tout-puissant. Or nous sommes bénéficiaires quotidiens et impuissants d'un formidable foyer de pollution : l'éclairage public.

Car oui, toute l'installation publique servant à illuminer nos rues et nos routes (estimées à plus de 9 millions de points lumineux en France) représente non seulement un coût financier colossal pour les collectivités, qui y consacrent près de 40% de leur budget en moyenne, mais aussi une source considérable d'émission de gaz à effets de serre (GES). Et à ce sujet, seules des instances qui nous dépassent peuvent agir directement en optant pour le changement ; un changement qu'on aimerait voir s'opérer maintenant puisque présentement, le Programme des Nations unies pour l'environnement (United Nations Environment Programme, soit UNEP) évalue à hauteur de 5% la part de la consommation mondiale d'électricité dans la production de GES.

C'est pourquoi le retard pris dans la modernisation du luminaire public (mise en place de ballasts électroniques, changement des lampes, etc.) pèse dans le compte-à-rebours, et que des chercheurs planchent sur des systèmes d'éclairage plus intelligents pour pallier aux problèmes soulevés.

Comlight, une lueur venue du Nord

L'absurdité la plus évidente à régler est l'éclairage effectif dans des zones vides, lorsque personne n'emprunte la voie éclairée.

Mais récemment, la société norvégienne Comlight a installé un sytème d'éclairage urbain novateur dans une petite commune au Nord Ouest d'Oslo. Appelé "Motion Sensing Street Lightning", ce système fonctionne simplement en s'adaptant à son environnement à l'aide de détecteurs de mouvement. Le principe est de s'accommoder de tout type d'usager : piéton, cycliste, automobiliste, ou autre, par le calcul de sa vitesse et l'ajustement de l'éclairage en conséquence.

Ainsi les lampadaires, qui sont allumés à 20% de leur capacité en l'absence de présence sur la route, augmentent leur luminosité à 100% à l'approche d'un usager, avant de revenir à leur état d'origine une fois que ce dernier s'éloigne.

Couplé à l'usage de lampes LED, dont la consommation électrique est faible, ce nouveau fonctionnement promet des économies à la Norvège, ainsi qu'une réduction de la pollution non seulement par une baisse de la production de GES, mais aussi par une diminution de l'atteinte aux écosystèmes environnants puisque, rappelons-le, l'éclairage artificiel apporté par l'homme dans son environnement dénature l'espace qui l'entoure et modifie la faune et la flore déjà présentes.

En l'attente d'une possible expansion du Motion Sensing Street Lighting à toute la Norvège, des systèmes similaires sont à l'ébauche un peu partout dans le monde. La ville de Toulouse peut déjà s'enorgueillir d'illuminer ses rues avec les lampadaires intelligents Kara, signés par la start-up française Kawantech, preuve que l'expertise est partout et n'attend qu'à être encouragée pour se développer.