Qui dit que le langage musical est le propre de l'homme ? Apprenez que les lémuriens malgaches, comme les propithèques de Verreaux, communiquent usuellement par des rythmes vocaux lorsqu'ils essaient de mettre en garde leurs congénères. À l'indri indri, que les chercheurs surnomment affectueusement lémurien chanteur à cause de ses cris puissants qui résonnent à travers la canopée des arbres, on peut ajouter aussi le sifaka ou plus scientifiquement Propithecus verreauxi.
Ce dernier se particularise par ses signaux d’alarme sonores qu'il émet en situation de menace. Grognant, gémissant, hurlant en chorus, poussant des cris d’aboiement ou des rugissements répétés, les sifaka blancs utilisent un vaste répertoire vocal pour proclamer un état d’alerte.
Les chants des propithèques découragent le prédateur ou signalent sa présence ou l’urgence du danger
Les cris d'alarme sont émis pour signaler la présence d'un prédateur aux congénères. Comme les humains, ces lémuriens malgaches endémiques de l’île veillent jalousement sur leur progéniture, leurs proches et tous les membres de la colonie.
Les primates de même famille, comme le propithèque de Perrier arrivent à reconnaître leurs cris. La fonction de ces chants est plurielle : décourager un prédateur, spécifier l'identité du prédateur ou estimer l'urgence de la menace. L'oreille humaine n'arrive pas à capter la subtilité de tous ces cris merveilleux.
Lors d’une étude de terrain expérimentale, des primatologues ont eu l’idée d’enregistrer les cris de chasse des oiseaux rapaces, des mammifères et reptiles terrestres qui aimaient traquer les lémuriens. Ils ont ensuite capturé les sons produits par les lémuriens après l’identification de leurs ennemis. L'expérience a pour but de saisir comment les sujets ont réagi durant la première minute suivant les deux enregistrements vocaux.
Le résultat a de quoi vous surprendre : les sifaka récepteurs renvoient le même cri d'alarme émis par leurs congénères qui étaient les premiers à détecter la présence des oiseaux de proie. Cette coïncidence est trop troublante pour ne pas penser que ce cri d'alarme est un code de référence qu'utilisaient d'intelligence les sifaka blancs en cas de danger.
Les propithèques renvoient un chant spécifique pour un prédateur aérien
Autre fait surprenant : les propithèques blancs renvoient un son d’alerte distinctif lorsque l’ennemi en vue arrive par les airs. Ils sont capables de percevoir le cri d’un rapace et réagissent en s’éloignant d’un endroit ou en s’enfuyant à grands pas, soit une distance égale à dix fois la longueur de son corps. Preuve que ces primates ne sont pas seulement des compositeurs, mais ils aussi une bonne oreille musicale comme les humains.