La parole libérée, association créée par deux membres fondateurs, victimes des actes de pédophilie du père Preynat et vite rejoints par d'autres, a tout juste fêté son premier anniversaire de lutte à travers ses réseaux sociaux. L'année a pointé le bout de ses jours, le froid a à peine baissé le nombre de ses degrés, pour en faire un vrai hiver. Bref, il semblait que certaines choses reprenaient leur vocation originelle.

Et les victimes pouvaient attendre, sinon sereinement, du moins avec un certain soulagement le procès de leur prédateur présumé.

Présumé car s'agissant d'un "méchant" il faut faire attention. Il faut utiliser le conditionnel. Il ne faut pas heurter. Une victime, c'est différent. On peut s"amuser" à mentir, à faire celui qui ne comprend pas, à jouer la montre, à humilier, à rajouter une couche sur un mental d'enfant, ou d'adolescent, déjà bien entamé. Les adultes semblent avoir le droit de jouer, comme justement les adultes savent faire. En se moquant de blessures profondes. Aujourd'hui, La parole libérée a appris que le procès pour pédophilie du Père Preynat était menacé. Menacé par qui, pourquoi ? Menacé par celui qui est mis en examen pour agressions sexuelles sur dix scouts, minimum, entre 1976 et 1981. François Devaux, Bertrand Virieux et leurs amis d'infortune ont en effet appris que le père Preynat avait été victime d'un malaise et hospitalisé.

Le père, 72 ans n'est plus un jeune homme. On ne met pas en doute un diagnostic médical, le cardiologue Virieux en sait quelque chose. C'est aussi ou cela devrait être un fondement du management. Ne pas contesté un arrêt-maladie. Le père victime d'un malaise... et un énorme malaise à nouveau chez les victimes. Une fois de plus, elles devront être à l'écoute de celui qui leur a fait tant de mal, cette fois pour raisons médicales.

Ils devront même, un comble, lui souhaiter un prompt rétablissement. Pour qu'enfin les regards du "méchant" et des "gentils" puissent se croiser. Sophie Flament, victime de sévices sexuels alors qu'elle était à la fleur de l'âge, par un photographe qui était, lui, à la fleur de l'infâme, a dit combien il lui a été dur de voir David Hamilton quitter ce monde avant que la justice...

! Les informations du JDD révèlent que le père Preynat n'est pas en état de parler. Cyniquement, comme certains représentants le font depuis des années, avec leurs victimes, ils pourraient avoir envie de dire: "peut-être, peut il écrire ?". Pas sûr que François Devaux, Bertrand Virieux et consorts n'en soient là. Mais, à la longue, eux aussi, qui ont des nerfs et l'ont prouvé, n'en ont peut-être pas plus que le commun des mortels. Commun des mortels ? Tous sont-ils égaux devant la justice civile ou canonique !

Les églises pleines de parents... indifférents aux drames des autres !

Le lever de la prestation canonique par le Pape François est une avancée. Mais, quand on sait que le tribunal du diocèse de Lyon sera à la baguette sous l'autorité du cardinal Barbarin... ! Lequel confesse des réveils tardifs.

Mais ne fait rien pour rattraper le retard. Alors que, dans le même temps, certains parents sortent des églises lyonnaises soulagées que leurs enfants, eux, ne soient pas des victimes et en tournant la tête à la lutte des autres. Etre dans l'empathie, ce n'est pourtant pas tromper l'Eglise !

La parole libérée démarre l'année par un énième contretemps !

L'ancien chef des scouts de Sainte-Foy-les-Lyon, lui, est donc actuellement entre les mains d'équipes médicales qui, soignent de la même façon quel que soit le "grade" du patient. Dans cette affaire, on peut par contre se demander si les victimes n'espèrent pas plus fortement... que d'autres, un rétablissement rapide de celui qui leur a tant fait de mal. La lutte de La parole libérée est entrée dans une nouvelle phase. Le père Preynat est lui aussi en lutte.