En France, depuis des années, on entendait parler de bagarres rangées entre bandes rivales dans certains quartiers difficiles des grandes villes. Si ces conflits entre jeunes étaient toujours condamnés par l'opinion public, une chose était sûre, c'est qu'ils se déroulaient en des endroits comme la rue, ou même au bas des immeubles, où, les protagonistes résidaient avec leurs familles. Cependant, ce qui semblait être des querelles de quartiers, c'est-à-dire, des affrontements géographiquement localisés a commencé par gagner de nouveaux territoires, et s'exporter des quartiers vers des villes lointaines d'une part, et d'autre part, du bas des immeubles et des rues vers des endroits symboliques de la République, toujours, avec les mêmes acteurs.
Ces dernières semaines, la ville de Poitiers située dans le Département de la Vienne, dans la Nouvelle Aquitaine a fait l'amère expérience de ce nouveau phénomène.
La Place de l'Hôtel de ville envisagée pour être transformée en champs de bataille pour un pugilat insolite
Il y a de cela une ou deux semaines, des messages diffusés sur les réseaux sociaux et appréhendés par la population, faisaient état d'un rendez-vous sur la place de l'Hôtel de Ville, en vue d'un pugilat. En réalité, il s'agissait de groupes rivaux, venant de quartiers différents de la ville de Poitiers. Le conflit débuté sur les réseaux sociaux avait un caractère verbal. Et puis, lorsqu'ils ont voulu en arriver aux mains, c'est la place de la Mairie qu'ils ont choisie.
Les raisons d'un tel choix n'ont pas été fournies mais ce qui étonne, c'est le choix de cette place hautement symbolique. La suite, on la connaît. En effet, comme prévue, les jeunes rivaux seraient venus en grand nombre à la place de l'Hôtel de ville pour mettre à exécution leur projet répréhensible. Mais, plus vigilante qu'eux, la police, préalablement informée, les y attendait et c'est ainsi que leurs affrontements ont été tués dans l’œuf, les principaux protagonistes conduits au commissariat pour s'expliquer.
Mais là, où, le bât blesse, c'est qu'ils seraient tous des mineurs !
Un autre lieu symbolique a été pris pour cible de violences urbaines : le parking de l'Université de la même ville de Poitiers, où, cette fois, trois étudiants se seraient donnés rendez-vous pour se tabasser, là aussi, pour des motifs inconnus. Sous le choc, les autres étudiants auraient cherché à comprendre l'apparition de la violence autour du temple du savoir.
Des renforts en provenance de Paris
Plus ahurissant, les affrontements qui devaient opposer des groupes rivaux de quartiers à Poitiers bénéficiaient de soutiens de jeunes venant d'autres quartiers difficiles de Paris. Ces derniers auraient pris part aux joutes oratoires sur les réseaux sociaux à l'origine du déferlement de violences, et ils auraient été nombreux à s'être annoncés comme candidats au pugilat de la place de l'Hôtel de Ville de Poitiers. Certains en route, d'autres déjà arrivés sur les lieux !
La nouvelle, propagée comme une traînée de poudre dans la commune a surpris plus d'un, suscité colère, indignation, peur et beaucoup d’incompréhension dans la population, avec pour seule question sur les lèvres : quel gâchis !
Oui, gâchis car il s'agit de jeunes gens, ayant beaucoup d'atouts pour s'épanouir dans la vie, par le travail, les loisirs comme par exemple la danse, le sport, et les études.
Qu'est-ce qui peut bien ôter à un jeune la joie de vivre, lui inspirer la haine de la société, le rendre aigri, au point qu'il veuille s'adonner à des violences blâmables à tous points de vue ?
Et finalement, quel est l'objectif visé, derrière l'idée de vouloir s'attaquer aux symboles de la république ? Est-ce par ignorance ? Est-ce par esprit de révolte ? Ces jeunes gens ont-ils un message à faire passer aux autorités ? Veulent-ils être écoutés ? La société est-elle prête à prendre en compte leurs souffrances en leur prêtant une oreille attentive ; et les accompagner vers la maturité ?
Des questions qui attendent des réponses.