Les règles... une période souvent synonyme de souffrance pour les femmes, qui doivent apprendre à vivre avec cette douleur comme si de rien n'était. Souvent tabou dans notre société, des conseillers américains ont enfin pris en considération la douleur que peuvent ressentir les femmes pendant leur cycle menstruel. D'où la proposition d'une loi faite au Parlement, en vue d'autoriser la prescription de marijuana en cas de crampes infernales. Cette proposition lève le débat sur un sujet sensible, mis de côté : le cycle menstruel de la femme. Zoom un sujet passé sous silence.
La situation dans le monde
Dans certaines régions du monde, des congés menstruels sont accordés aux femmes ayant des règles douloureuses.
Notre voisine l'Italie étudie d'ailleurs un projet de loi pour permettre aux femmes de prendre jusqu'à 3 jours de congés payés par mois en cas de dysménorrhées (crampes abdominales ayant lieu en cette période). Des conseillers de l'Etat de New-York se sont intéressés à ce sujet. En est né l'idée de traiter les maux de règles par le cannabis. Ces douleurs seraient ainsi inscrite sur la liste des maladies soignées par le cannabis, qui serait prescrit par ordonnance. Les propriétés du cannabis étant de plus en plus reconnues, la substance est aujourd'hui présente dans de nombreux médicaments américains. Or, il semblerait que les propriétés de la marijuana s'étendraient aux règles, et à la douleur occasionnée.
A savoir, il n'y a pas de corrélation scientifique démontrant l'efficacité de pareille consommation et des crampes abdominales momentanées. Ainsi, le chercheur Charles Pollack a déclaré à Live Science qu'aucune étude ne prouvait encore un quelconque effet du cannabis sur le corps. Toutefois, le cannabis pourrait favoriser la détente, diminuer le stress, et réduire l'intensité des douleurs.
Plus détendues pour être moins souffrantes donc. On remercie l'effet anxiolytique du cannabis, et à ces conseillers américains de s'intéresser aux femmes.
Un sujet mis de côté
Au-delà d'une avancée scientifique et sociétale par nos amis américains, cette proposition de loi sort de l'ombre un sujet bien souvent laissé pour compte.
Sentiment de honte, gêne, douleurs... Les femmes doivent subir cette tare, pourtant bien naturelle. Ce ressenti qu'ont les femmes par rapport à leurs règles, lui, n'est pas naturel, mais est le résultat de la vision d'une société profondément patriarche, qui préfère fermer les yeux sur cette réalité. Selon la Haute autorité de Santé, la dysménorrhée touche environ 7 millions de femmes en France, soit la moitié des Françaises âgées de 15 à 50 ans. Une réalité bien réelle, qu'on ne peut résolument pas taire. Quand on sait que des congés sont mis en place pour cette période dans certains pays d'Asie, on peut se demander si la France a réellement évolué dans sa vision de la femme. D'ailleurs, un fort taux d'absentéisme dans les entreprises françaises serait causé par les douleurs survenues durant le cycle menstruel.
Pour Fatima Benomar, porte-paroles de l'association Les effronté-e-s, accorder un congé menstruel serait "une reconnaissance des règles, qui ne doivent pas être considérée par la société comme un mal honteux", ajoutant que ce serait une "manière de signifier aux femmes qu'elles ne doivent pas prendre leur mal en patience et aller au travail coûte que coûte". Néanmoins, il faudrait respecter le secret médical, pour ne pas poser le problème du respect de la vie privée, et encore stigmatiser les femmes. Sujet encore propre au débat, mais qui reste mis de côté dans l'Hexagone.
Briser le tabou
Créer un emoji pour représenter et reconnaître les règles féminines ? C'est l'idée de l'ONG Plan International, qui veut mettre un terme à ce tabou, et au sentiment de honte qui l'entoure.
D'où la proposition d'un emoji "règles", au Consortium Unicode, en charge des emojis, afin de libérer la parole des femmes, et la gêne découlant de ce sujet. En effet, loin d'être anodines, les règles représentent environ 3 000 jours de la vie d'une femme, soit environ 8 années. D'après Susanne Legara, les femmes âgées de 18 à 34 ans aborderaient plus facilement le sujet avec leur compagnon si un emoji était disponible. Bientôt un emoji pour symboliser les menstruations de la femme ?