Santé Travail constate que « 253 décès par suicide chez les hommes et 43 décès par suicide chez les femmes » ont eu lieu entre 2010-2011. Malgré la beauté et l’utilité de cette activité, quelles précarités rendent l’agriculture mortifère pour certains ?

La mondialisation

Les sociétés N° 1 leader sur ce marché comme « Lactalis », au cœur d’un conflit avec les éleveurs ; et les distributeurs de renommée tels que « Lactel » par exemple, sont de moins bon payeurs que des sociétés plus petites telles que « Bongrain », « Bel », entre autres. Dans le cadre de la Politique Agricole Commune ont été mis en place les quotas laitiers jusqu'en 2015 pour réguler le prix du lait, et garantir un prix fixe aux éleveurs.

Pourquoi supprimer ce système qui garantissait aussi aux éleveurs le rachat de leur excédent ? Les dépenses européennes se sont révélées trop élevées. La Commission européenne opte en 2015 pour la compétitivité. Favoriser les exportations est louable. En utilisant la concurrence, ne provoquerait-t-on pas également une surproduction des agriculteurs qui sont face à un gain amoindrie ? Arriveront-ils d’ailleurs à suivre ce rythme ? En l’occurrence, le prix du lait est passé de 365 euros la tonne en 2014, à 305 euros en 2015, puis à 275 euros en 2016. Les sociétés en réduisant sans cesse le prix du lait peu à peu n’occasionnent-elles pas une forme de déconsidération qui pourrait devenir aussi contre-productive ?

La raréfaction des ressource

De fortes, voire très fortes, précipitations ont eu lieu du 25 mai au 6 juin 2016. Il pourrait s’agir du plus gros sinistre Cat Nat depuis la création du régime en 1982. En juin 2017, ce mois a été reconnu comme « le deuxième mois de juin le plus chaud en France depuis 1900 ». Quelle est l’influence des excès météorologiques sur l'agriculture ?

Selon Météo France, les vagues de chaleurs l’été vont augmenter, les extrêmes froids vont également diminuer d’ici 2100, Quelles proportions atteindra la hausse des températures dans 30 ou 50 ans et quelles en seront les conséquences sur la santé, l’agriculture ou la vie animale ? Dans un rapport publié, mardi 3 mai par la Banque mondiale, Jim Yong Kim affirme que « si les pays ne prennent pas de mesures pour mieux gérer les ressources en eau, certaines régions fortement peuplées pourraient connaître de longues périodes de croissance économique négative ».

La pénibilité

Les agriculteurs, déjà fragiles compte tenu de la dureté de travail, des difficultés économiques se retrouvent davantage affectés dans cette dégradation progressive.

Ils ne sont que 9% à prévoir une meilleure année 2017. Quelle est l'avenir de la profession face à cette pénibilité ? En Janvier 2016 a été créé un guide méthodologique dont les facteurs sont les suivants : les vibrations mécaniques, les postures pénibles, les risques chimiques. Le cabinet Avenir Solutions constate par ailleurs que seul 9 métiers sur les 33 listés dépassent les limites d'exposition. Cette considération aura-t-elle l'effet désiré, escompté ou souhaité ? Le ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt met en oeuvre également le 16 Février 2017 dans le JO Sénat un programme national d'action pour la prévention du suicide : suivi statistiques, Agri'écoute, cellule de prévention et fond de 4 millions d'euros pour remplacer les agriculteurs épuisés professionnellement.

Malgré ces projets, jusqu'à quel point peut-on considérer ces faits graves comme un dilemme irrésolvables car imprévisibles et dont les tenants et les aboutissants sont à moitié tributaires d'éléments imprévisibles ?