Ce samedi 05 Août en fin de soirée, un homme armé d'un couteau a été arrêté à Paris à proximité de la Tour Eiffel, sans faire aucun blessé. Hier dimanche, pendant sa garde à vue, il a déclaré qu'il souhaitait attaquer un policier ou un militaire. Ce sont des membres des forces armées en poste dans le cadre de l'opération anti-terroriste Sentinelle qui l'ont arrêté. La société d'exploitation de la Tour Eiffel (SETE) a ensuite entièrement évacué le site touristique à 00h30, soit 15 minutes avant son heure classique de fermeture. Cependant, on ignore combien de personnes se trouvaient à l'intérieur et autour de la dame de fer, dont les portes se sont rouvertes normalement dimanche à 9 heures du matin.

Cependant, au regard des antécédents psychologiques de l'assaillant, la piste terroriste a d'abord été écartée par la brigade de Police chargée de l'enquête. Mais finalement, les investigations ont été confiées à la Section anti-terroriste de la Brigade criminelle, et à la Direction générale de la sécurité intérieure. En effet lors de sa garde à vue, le suspect a déclaré qu'il était l'un des soldats de Daesh, et c'est d'ailleurs au cri de "Allah Akbar" qu'il a été arrêté. Par ailleurs, l'homme avait déjà été condamné à quatre mois de prison assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve pour apologie du terrorisme en décembre 2016, après avoir menacé de mort des agents de la SNCF. Suite à cette affaire, il avait été inscrit au fichier des personnes radicalisées.

Le renseignement territorial du département du Val-d'Oise avait, lui aussi, été alerté. L'enquête porte donc sur une "association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d’atteinte aux personnes" et une "tentative d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique".

Qui est l'assaillant de la Tour Eiffel ?

Selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, l'assaillant, prénommé Mamaye, est un Français âgé de 18 ans originaire de Mauritanie.

Lors de ses interrogatoires, c'est pour le compte du groupe Etat Islamique (Daesh) qu'il a confirmé avoir voulu commettre un attentat contre des militaires. Selon l'Agence France Presse et une source proche de l'enquête, il a tout d'abord forcé un portique de sécurité en bousculant un agent, avant de sortir un couteau et de crier "Allah Akbar.

Des militaires de l'opération Sentinelle lui ont alors ordonné de poser son couteau sur le sol" ; il a ensuite été immédiatement interpellé sans résistance.

L'enquête a ensuite découvert qu'il était sorti d'un hôpital psychiatrique pour deux jours de liberté autorisée ; il devait rejoindre l'institut à la fin du week-end. Des membres de sa famille l'hébergeaient pendant ces 'permissions'. Il reste maintenant à savoir si ce sont ses antécédents psychiques qui l'ont poussé à agir, ou une réelle allégeance à l'Etat Islamique, même si la piste terroriste semble peu à peu se confirmer.

La famille n'a rien vu venir...

Les membre de la famille de Mamaye qui l'accueillaient le week-end pendant ses autorisations de sortie de l'hôpital psychiatrique, ont été interrogés par le quotidien Le Parisien. L'assaillant avait été suivi par un pédo-psychiatre lors de son adolescence, mais sa 'maladie' s'était ensuite rapidement dégradée, entraînant son internement d'office il y a plusieurs mois.

L'un de ses proches déclare : "Samedi, je n’ai pourtant rien remarqué de particulier dans son comportement", ajoutant que Mamaye était "instable mais pas dangereux. Il prenait ses médicaments. (...) En tout cas, il ne s’est jamais montré violent. (...) Samedi, il nous a dit qu’il allait se promener sur les bords de l’Oise comme il en avait l’habitude"...