Et si c’était la solution triplement gagnante pour le gouvernement, les propriétaires terriens historiques et tous ceux qui ont profité du flou artistique pour commencer une activité agricole en règle. Si les 1650 hectares de terre devenaient un « modèle à la mode Larzac » et se transformaient en victoire pour Emmanuel Macron comme ce fut le cas du Larzac pour François Mitterrand en 1981 qui déclara durant le Conseil des ministres que le projet d’extension du camp militaire du Larzac était abandonné. En décembre, pour les médiateurs, le rapport rendait possible une rénovation et une amélioration de l’actuel aéroport et l’abandon du projet.

Cette hypothèse est donc envisagée, et souhaitée par Nicolas Hulot et José Bové.

Seulement s’il y a abandon du projet d’aéroport

La décision sans appel sera rendue fin janvier, Édouard Philippe rencontre à partir de ce vendredi les élus de la Loire-Atlantique pour d’ultimes négociations. José Bové souhaite que la zone soit réhabilitée et gérée comme le Larzac, endroit où le député européen est devenu éleveur de brebis. Même si le gouvernement a décidé d’évacuer la ZAD de toute manière, il serait possible de le faire en douceur selon le militant historique en triant le bon grain de l’ivraie. En effet, certains zadistes exercent une activité agricole légale et connue de la chambre de l’agriculture depuis déjà quelques années.

Les zadistes qu’on appelait les « squatteurs » au Larzac, ceux-là mêmes, qui veulent absolument rester hors cadre, pourraient être les seuls concernés par une expulsion laissant envisager des affrontements. Selon RMC, « le plan d’évacuation pourrait mobiliser jusqu'à 2 500 militaires et gendarmes ».

Le modèle du Larzac

Les procédures d’expropriation des habitants de la zone prendraient fin, la situation foncière serait clarifiée, afin d’identifier les propriétaires déjà expropriés et ceux qui ont vendu à l’amiable.

Ce sont les zadistes militants qui pourraient poser problème, ceux qui ne travaillent pas sur le site, qui ne sont là que pour combattre. Même si José Bové est convaincu qu’ils partiraient tout seuls avec le temps, l’état désire le retour rapide de la légalité sur ce territoire. Au Larzac les 6 300 hectares de terres et bâtiments se sont vus confiés par l’État français à la SCTL.

Une société civile indépendante du pouvoir exécutif doté d’un conseil de gérance assume les charges (les impôts fonciers, MSA) par un bail de 60 ans. Les agriculteurs expropriés ont racheté leurs biens et de nouvelles exploitations s’y sont installées.